ArcelorMittal continue à enfoncer les résistances boursières les unes après les autres. Cotant aujourd'hui 6,713 euros, l'action du numéro un mondial de la sidérurgie a inscrit un plus bas depuis plus de dix ans. Au passage, le groupe signe la plus forte baisse du CAC 40, perdant 8,77%, comme un symbole des difficultés d'un secteur très lié aux performances de l'économie chinoise. Le titre a perdu jusqu'à plus de 11% au cours de la séance.

En effet, les groupes miniers ont pour principal client la Chine, dont les entreprises consomment 40% du cuivre produit à l'échelle mondiale ou encore les deux tiers du fer. Or, le ralentissement de la croissance de l'industrie chinoise, encore confirmée par le récent indice des directeurs d'achat manufacturier, va se traduire par des pertes de débouchés pour les fournisseurs de métaux et par une baisse des cours des matières premières.

Cette situation risque d'avoir deux conséquences sur les groupes qui, à l'instar d'ArcelorMittal, sont exposés à ces marchés. D'abord, les ventes vont baisser : dans la présentation de ses résultats semestriels le 31 juillet 2015, ArcelorMittal signalait une baisse des ventes de 1,3% à 16,9 milliards de dollars par rapport au premier trimestre 2015 principalement due à la faiblesse du prix moyen de vente d'acier, qui avait baissé de 5% sur la période, et de fer, à -6,4%.

Ensuite, les entreprises du secteur minier doivent consentir de lourds investissements pour trouver et exploiter des gisements de minerais. Cette activité se fait donc au prix d'un endettement souvent conséquent. En pesant sur les résultats, la baisse des cours des matières premières va pénaliser aussi le bilan des sociétés et les pousser à se désendetter. A cet égard, Anglo American a annoncé aujourd'hui la cession de mines de cuivre au Chili à des fonds d'investissement dans ce but.

La panique manifestée par les investisseurs s'explique aussi par le fait que la situation ne sembla pas prête de se calmer. Le 31 juillet 2015, ArcelorMittal faisait part de ses craintes concernant une croissance chinoise qui serait en fait autour de 5% alors que les chiffres officiels l'annoncent à 7% pour cette année. D'autre part, les cours des métaux, comme le cuivre, l'aluminium ou encore le nickel, sont retombés à leurs niveaux de l'été 2009.