L'action n'en perdait pas moins 3,9% en matinée, l'une des plus fortes pertes de l'indice Stoxx 600. Elle est cependant en hausse de près de 50% depuis le début de l'année.

"Nous pensons que le fait que la société ne veuille pas relever le bas de sa fourchette de prévision implique soit un manque de confiance (...) soit que les économies ne se dégagent pas aussi vite que nous l'avions envisagé", écrivent des analystes de JPMorgan.

Le premier sidérurgiste mondial n'est pas très présent en Chine mais le premier producteur et consommateur d'acier mondial représente un étalon de la situation économique et une hausse des exportations en provenance d'un marché chinois atone a pour effet de saper les prix d'un marché mondial déjà grevé par ses surcapacités.

ArcelorMittal confirme sa prévision d'une croissance de la consommation apparente mondiale d'acier de 0% à 0,5% cette année. Pour la Chine, il anticipe dorénavant une baisse de 0% à 1% de la demande, et non plus de 0,5% à 1,5%, et une contraction aggravée, dans une fourchette de 10% à 12% pour le Brésil, au lieu de 6% à 7% précédemment anticipés.

Il renouvelle ses prévisions pour les autres régions, avec une croissance aux Etats-Unis et en Europe et une contraction dans les pays de l'ex-Union soviétique.

Les conditions d'activité très difficiles du second semestre 2015 se sont confirmées au premier trimestre 2016, a observé le directeur général Lakshmi Mittal dans un communiqué.

"Depuis lors, nous avons observé un redressement des 'spreads' de nos principaux marchés à des niveaux plus gérables, ce qui devrait déboucher sur une amélioration de nos résultats dans les trimestres à venir", a-t-il dit, faisant référence à l'écart entre les prix du minerai de fer et ceux de l'acier.

Il a souligné toutefois que l'avalanche d'importations chinoises à vil prix restait une menace. Le directeur financier Aditya Mittal a observé, lors d'une téléconférence, que les exportations d'acier chinois avaient augmenté de 8% en janvier et en février.

ArcelorMittal a confirmé sa prévision d'un Ebitda de plus de 4,5 milliards de dollars cette année. Il a ajouté qu'une amélioration du marché de l'acier impliquait qu'il lui faudrait plus de fonds de roulement cette année mais il compte toujours dégager un cash flow positif en fin d'année.

Le sidérurgiste a sinon dégagé au premier trimestre un excédent brut d'exploitation (EBE, Ebitda) en baisse d'un tiers environ mais supérieur au consensus de 11 analystes interrogés par Reuters, de 927 millions de dollars (813 millions d'euros) contre 919 millions attendus.

(Robert Jan Bartunek, Wilfrid Exbrayat pour le service français)