Milan (awp/afp) - Deux offres liantes ont été déposées lundi pour la reprise de l'entreprise de sidérurgie italienne Ilva, l'une par le géant mondial ArcelorMittal associé à l'italien Marcegaglia et l'autre par l'indien Jindal avec un groupe de sociétés italiennes.

ArcelorMittal a promis, dans un communiqué, d'investir 2,3 milliards d'euros dans Ilva, en plus du prix d'achat qui n'a pas été rendu public.

1,1 milliard d'euros sera investi dans l'environnement, afin d'atteindre "une performance environnementale optimale dans des secteurs clés dont les émissions dans l'air et le traitement de l'eau, et 1,2 milliard dans la production industrielle proprement dite (hauts-fourneaux...), a-t-il détaillé dans un communiqué.

L'aciérie d'Ilva à Tarente (sud) est accusée d'être l'une des plus polluantes d'Europe.

ArcelorMittal a précisé vouloir porter la production à quelque 6 millions de tonnes par an d'ici 2018, contre 5,8 millions en 2016, avec les trois hauts-fourneaux actuellement en opération. A terme, il entend qu'Ilva produise 9,5 millions de tonnes de produits finis annuellement.

ArcelorMittal et Marcegaglia, qui ont signé un préaccord avec la banque italienne Intesa Sanpaolo, entendent développer la gamme de produits offerts, "pour les secteurs de l'automobile, de la construction et de l'énergie".

Le projet comprend la création d'un centre de recherche et développement sur le site de Tarente, avec un investissement initial de 10 millions d'euros.

ArcelorMittal et Marcegaglia, dont l'alliance est baptisée Am Investico, avaient déposé une première offre en juin dernier, sans en préciser les conditions financières.

AcciaItalia, une alliance réunissant le producteur italien d'aciers spéciaux Arvedi, la Caisse des dépôts italiennes et Delfin, la holding de l'homme d'affaires Leonardo Del Vecchio, avait alors également déposé une offre. Depuis s'est joint à eux le groupe indien Jindal South West Steel qui entend porter à terme AcciaItalia en Bourse.

AcciaItalia a lui aussi déposé une offre liante, a indiqué Ilva, alors que la clôture pour le dépôt était fixée à ce lundi en début d'après-midi. Aucun montant n'a été rendu public dans cette seconde offre.

Le patron de Jindal South West Steel, Saijan Jindal, avait simplement indiqué la semaine passée à la presse italienne avoir l'objectif de "porter la production à dix millions de tonnes l'année".

L'aciérie d'Ilva à Tarente est au coeur d'un énorme procès, le parquet attribuant au moins 400 décès à ses émissions toxiques.

En raison de ses difficultés financières, Ilva a été provisoirement nationalisée en 2015. L'Etat a lancé début 2016 la procédure pour retrouver un repreneur.

Rome espérait l'an passé qu'Ilva reste aux mains d'entreprises italiennes. "Nous n'accepterons jamais qu'Ilva soit tué par les lobbys sidérurgiques des autres pays", avait ainsi déclaré le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, qui a depuis démissionné et a été remplacé par un de ses proches.

afp/rp