Le spécialiste public du nucléaire, qui subit aussi une demande limitée de la part de ses clients électriciens, prévoit désormais pour 2014 une baisse organique de ses ventes de 10% (contre -2% à -5% auparavant), ainsi qu'une marge d'excédent brut d'exploitation d'environ 7% du chiffre d'affaires (contre environ 11% précédemment).

Areva vise également un cash-flow opérationnel libre avant impôts "proche de l'équilibre" pour cette année, alors qu'il devait être "positif" auparavant.

Cet indicateur de sa capacité à autofinancer ou non son développement, précédemment attendu en croissance "significative" en 2015-2016, est désormais prévu "proche de l'équilibre en 2015 et nettement positif en 2016". Il atteint 71 millions d'euros (contre -158 millions) au premier semestre.

Areva, dont l'Etat français contrôle directement ou indirectement près de 87% du capital, prévoit notamment un "décalage" de certains grands investissements dans le parc nucléaire français et une "conjoncture de marché plus difficile qu'anticipée" dans les services à la base installée.

Il table également sur des délais dans le lancement de projets de nouvelles centrales à l'étranger et dit avoir "sécurisé" un objectif d'économies de 1 milliard d'euros pour 2015, relevé à 1,2 milliard pour 2016.

A la Bourse de Paris, l'action Areva chute de 12,44% à 13,62 euros après vingt minutes de cotation, deuxième plus forte baisse de l'indice SBF 120 (-0,44%).

Le groupe accuse une perte nette de 694 millions d'euros au 30 juin, contre un résultat à l'équilibre un an plus tôt, avec des pertes dans les activités renouvelables cédées ou arrêtées qui s'élèvent à 373 millions.

Areva noue actuellement des partenariats dans l'éolien en mer et le stockage d'énergie et va cesser ses activités déficitaires comme le solaire à concentration.

Il a en outre enregistré au premier semestre un résultat opérationnel de -305 millions d'euros (contre 290 millions au premier semestre 2013), un excédent brut d'exploitation de 226 millions (contre 487 millions) et un chiffre d'affaires de 3.889 millions (-12,4% à données comparables).

Son carnet de commandes à fin juin progresse en revanche à 44,9 milliards d'euros (contre 41,4 milliards à fin 2013), grâce notamment à un accord dans le traitement-recyclage avec EDF pour un montant supérieur à 5,5 milliards.

La Cour des comptes, dans un pré-rapport dévoilé mi-mai par la presse, a fait le procès de la présidence d'Areva par Anne Lauvergeon pendant les années 2006-2011 mais a aussi critiqué la gouvernance actuelle du groupe et soulevé la question de son autofinancement et de ses éventuels besoins capitalistiques.

Areva a annoncé quelques jours plus tard son intention de modifier sa gouvernance à la demande de l'Etat et a défendu son modèle d'activité "intégré".

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Benjamin Mallet

Valeurs citées dans l'article : EDF, AREVA