Comme attendu, Areva a fait officiellement état d'une perte nette de 4,8 milliards d'euros pour l'ensemble de l'exercice 2014. Un chiffre proche des 4,9 milliards annoncés le 23 février dernier et donc largement anticipé par les marchés, ce qui explique le parcours du jour d'Areva en Bourse (+0,22% à 9,44 euros). Une perte colossale notamment liée à une nouvelle provision de 720 millions d'euros au titre de l'EPR finlandais OL3 ainsi qu'à 1,46 milliard de provisions pour pertes de valeur d'actifs des activités nucléaires.

Areva a également dévoilé une perte opérationnelle de 2,62 milliards contre un bénéfice de 34 millions d'euros en 2013. Les revenus du groupe, déjà annoncé en début de mois, ont reculé en 2014 de 7,2% à 8,33 milliards.

Si le voile est désormais levé sur l'ensemble de la publication annuelle du géant nucléaire français contrôlé à 87% par l'Etat, le mystère demeure sur les modalités du plan d'économies de 1 milliard d'euros annoncé par Areva.

Toutefois, le groupe a promis de fournir des détails chiffrés sur ce plan d'économies, le 30 juillet prochain, à l'occasion des résultats semestriels du groupe.

Areva prévoit également, outre ce programmes d'économies, un plan de financement pour la période 2015-2017 qui inclut notamment un programme de cessions d'actifs supérieur à 450 millions d'euros destiné à renflouer ses caisses, mais également une refonte du partenariat avec EDF.

Concernant plus spécifiquement ce dernier point, Philippe Knoche, directeur général du groupe, a déclaré qu'un rapprochement capitalistique avec l'électricien, qui pourrait prendre une participation dans le groupe ou dans certains actifs, n'était pas "exclu".

Une perspective qui n'enchante guère les investisseurs, en atteste la réaction boursière de l'action EDF qui enregistre la plus forte baisse du SBF 120 (-3,04% à 23,06 euros).

Une éventualité, en revanche, pleinement soutenue par le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, qui a également opposé une nouvelle fin de non-recevoir à une recapitalisation directe d'Areva par l'Etat, thèse longtemps privilégiée par les marchés.

(S.H)