L'Etat français semble prêt à ouvrir grandes les portes du capital d'Areva à des actionnaires chinois pour l'accompagner dans sa restructuration. A l'issue de la quatrième réunion sino-française de dialogue économique et financier, le secrétaire d'Etat à l'industrie, Christophe Sirugue, a en effet indiqué qu'il souhaite encourager le groupe nucléaire chinois CNNC à participer à la restructuration d'Areva. De son côté, le vice-premier ministre chinois, également présent pour cette rencontre, a confirmé que des groupes chinois seraient au nouveau tour de table du groupe nucléaire.

En prenant ainsi position en faveur des investisseurs chinois, le Secrétaire d'Etat à l'industrie et le responsable chinois apportent un soutien politique aux discussions qui se déroulent depuis plusieurs semaines entre Areva et CNNC. Au début du mois, le président du conseil d'administration du groupe nucléaire avait indiqué qu'il négociait avec le groupe nucléaire chinois chinois, mais aussi des partenaires éventuels du Japon et du Kazakhstan.

Pour le gouvernement, l'enjeu est clair : limiter l'impact de la restructuration d'Areva sur les finances publiques. L'Etat s'est en effet engagé à souscrire à l'augmentation de capital de 5 milliards d'euros prévue dans le cadre de la restructuration d'Areva. Ce montant doit être partagé entre Areva SA, une entité qui coiffera notamment le projet d'EPR OL3, et NewCo, la future société qui rassemblera les actifs viables du groupe nucléaire.

Les trois milliards dévolus à NewCo seront apportés par l'Etat et, si possible, par d'autres investisseurs. C'est à ce niveau que CNNC pourrait éventuellement intervenir et contribuer à cette augmentation de capital.

Pour Areva, l'urgence est de sécuriser ces apports d'argent frais. Le groupe nucléaire continue en effet de brûler du cash chaque trimestre même si la situation s'améliore. Le groupe a récemment revu sa prévision de cash flow net des activités poursuivies désormais attendu entre -0,9 et -0,6 milliard d'euros, contre une prévision initiale de -2 à -1,5 milliard.