NIAMEY, 17 mars (Reuters) - Le Parlement du Niger s'est prononcé à l'unanimité vendredi pour l'ouverture d'une enquête sur une vente présumée douteuse d'uranium dans laquelle serait impliquée le ministre des Finances et qui a donné lieu à un virement de 320 millions de dollars.

Cette affaire, que la presse locale a baptisée "uraniumgate", a été révélée le mois dernier par un hebdomadaire nigérien.

Elle porte sur des transactions d'uranium, dont le Niger est un des plus gros producteurs au monde, et un virement bancaire effectué en novembre 2011 pour 320 millions de dollars.

Ce virement venait d'une société publique nigérienne, la Sopamin, et a été déposé sur le compte offshore d'une société s'appelant Optima Energy, apparemment domiciliée au Liban.

Selon les informations publiées, et dont les députés d'opposition se sont émus, le nom de l'actuel ministre des Finances, Hassoumi Massaoudou, alors directeur de cabinet du président Mahamadou Issoufou, apparaît dans les documents liés à cette affaire où figure aussi le groupe nucléaire français Areva .

Hassoumi Massaoudou s'était défendu lors d'une conférence de presse le mois dernier de toute malversation, tout en reconnaissant avoir signé l'ordre de transfert d'argent effectué par la Sopamin (Société de Patrimoine des mines du Niger).

Aucun gramme d'uranium n'avait échappé à la chaîne d'achat, avait-il assuré, ajoutant que l'opération avait été profitable au Niger.

La commission d'enquête est composée de dix députés et dispose de 45 jours pour mener son investigation. (Boureima Balima, Gilles Trequesser pour le service français)