PARIS, 20 octobre (Reuters) - Areva a annoncé lundi le départ de Luc Oursel, contraint de quitter ses fonctions de président du directoire pour raisons de santé.

Luc Oursel, 55 ans, avait été nommé à la tête du groupe d'énergie nucléaire en juin 2011 en remplacement d'Anne Lauvergeon.

Les décisions sur sa succession seront prises "dans les heures qui viennent", a déclaré à la presse le Premier ministre Manuel Valls, assurant qu'il y aurait une "continuité, une succession à la tête de cette grande entreprise".

L'Etat détient directement et indirectement près de 87% du capital d'Areva.

"Pour des raisons de santé, Luc Oursel considère qu'il n'est plus en mesure d'assumer les responsabilités de président du directoire d'Areva. Il vient d'en informer le gouvernement", a fait savoir le groupe dans un communiqué. "Il se tient à disposition pour assurer la meilleure transition possible."

Areva a précisé que son conseil de surveillance prendrait mercredi les dispositions nécessaires "pour permettre le bon fonctionnement de l'entreprise jusqu'à la tenue de la prochaine assemblée générale".

Luc Oursel explique avoir dû se résoudre à se mettre en arrêt de travail pour raisons thérapeutiques.

"Je dois mener maintenant un combat personnel contre la maladie mais toutes mes pensées vont aux équipes d'Areva", déclare-t-il dans le communiqué.

A la demande de l'Etat, Areva a prévu de modifier sa gouvernance d'ici la fin de l'année en optant pour un statut d'entreprise à conseil d'administration, avec un président et un directeur général.

Des spécialistes du secteur énergétique interrogés la semaine dernière par Reuters évoquaient le départ de Luc oursel et la nomination d'un tandem Pierre Blayau-Philippe Knoche pour assurer les fonctions de président du conseil d'administration et de directeur général du groupe.

Le premier préside actuellement le conseil de surveillance d'Areva. Le second, directeur général délégué, est crédité d'avoir su pacifier les relations entre Areva et EDF.

En mai, Areva a fait l'objet d'un rapport extrêmement critique de la Cour des comptes faisant le procès de sa présidence par Anne Lauvergeon pendant les années 2006-2011, mais aussi de l'organisation actuelle de sa gouvernance, jugée responsable de choix critiqués par la Cour. (Pascale Denis, avec Michel Rose et Emmanuel Jarry, édité par Dominique Rodriguez)