* Le ministre de l'Economie veut "un état des lieux"

* Le DG évoque un "renforcement adéquat des fonds propres"-source

* Renforcement en Chine et partenariat avec EDF en vue-source

* Macron n'exclut pas qu'Areva cède des actifs

* Le groupe dévoilera mercredi sa "feuille de route" stratégique (Actualisé avec sources syndicales)

PARIS, 3 mars (Reuters) - Areva doit faire le point sur "sa situation réelle" avant qu'une opération financière puisse être envisagée, a déclaré mardi le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, à Reuters.

A la veille de la présentation officielle des résultats et de la feuille de route stratégique du groupe nucléaire en difficulté, dont l'Etat est actionnaire à 87%, des sources syndicales ont en outre évoqué l'annonce par le directeur général du groupe, Philippe Knoche, de négociations devant aboutir à un "plan de compétitivité".

Philippe Knoche, qui s'exprimait lors d'une réunion avec des représentants du personnel, n'a toutefois pas chiffré l'impact de ce plan sur les effectifs, ont précisé ces sources.

Les syndicats évoquaient à la fin de la semaine dernière un projet de réduction de 15% la masse salariale, ce qui représenterait un montant d'environ 300 millions d'euros, dans le cadre d'un nouveau plan d'économies d'un milliard sur trois ans.

Areva a en outre confirmé son intention d'opérer "un recentrage sur ses activités nucléaires" et devrait en conséquence céder des actifs, ont ajouté les sources syndicales.

Philippe Knoche a également évoqué un "renforcement adéquat des fonds propres" d'Areva, selon l'une de ces sources, pour qui les déclarations du directeur général annoncent une future augmentation de capital.

"L'Etat prendra ses responsabilités le moment venu et des tiers entreront au capital", a ajouté cette source.

De même source, Philippe Knoche a également évoqué "un renforcement des activités avec la Chine", sans plus de précisions, ainsi qu'un "partenariat avec EDF", notamment à l'export.

Areva, qui publiera un communiqué mercredi matin et organise une conférence de presse dans la foulée, n'a pas souhaité commenter ces informations.

"TRAVAIL OPÉRATIONNEL ET STRATÉGIQUE"

Prié de dire si la vente par l'Etat de titres Safran pour environ un milliard d'euros pourrait l'aider à recapitaliser Areva, Emmanuel Macron avait auparavant déclaré : "La société a un travail opérationnel et stratégique à présenter avant que l'Etat ne se précipite pour mener des opérations financières."

"Il faut attendre les annonces de la société demain. Il ne s'agit pas pour l'Etat de communiquer avant la société", a-t-il ajouté, en marge de la signature d'accords économiques avec le Québec.

"La priorité, c'est que la société puisse à la fois faire un état des lieux et présenter au marché sa situation réelle sur le plan financier et opérationnel et mette en place et exécute un plan de redressement sur le plan opérationnel et stratégique qui s'impose", a ajouté Emmanuel Macron.

Interrogé sur les informations faisant état d'un besoin de recapitalisation de 2 à 2,5 milliards d'euros, le ministre a répondu : "Là-dessus, ce n'est pas du tout la priorité. Il faut d'abord que demain la société puisse annoncer de manière très claire où elle en est sur le plan opérationnel et financier avant qu'on puisse envisager quelque opération que ce soit."

Quant à d'éventuelles cessions d'actifs qui pourraient être annoncées mercredi, "je pense que ça peut faire partie des choix que la société retiendra, que ça fait partie des choix opérationnels qui sont à sa main", a-t-il déclaré, en soulignant ne pas vouloir "préempter ses annonces".

La direction d'Areva a annoncé le 23 février que les pertes du groupe pour 2014 se chiffraient à 4,9 milliards d'euros et qu'une "feuille de route stratégique et financière" était en préparation.

Selon des sources syndicales, les pertes d'exploitation ne représenteraient qu'environ 1,2 milliard d'euros sur ce total. (Jean-Baptiste Vey, Benjamin Mallet et Emmanuel Jarry, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : SAFRAN, AREVA, EDF