Paris (awp/afp) - Le groupe nucléaire Areva, en pleine restructuration, a enregistré un léger repli de son activité au premier trimestre, mais a confirmé son objectif de flux de trésorerie opérationnel net pour l'ensemble de l'année 2016.

Le chiffre d'affaires, qui exclut désormais l'activité réacteurs d'Areva NP en cours de cession à EDF, a reculé de 0,8% à 826 millions d'euros sur les trois premiers mois de l'année, pénalisé par l'activité minière (-46,3% à 185 millions) dont les livraisons d'uranium ont été moindres qu'à la même période un an plus tôt.

La division amont (enrichissement de l'uranium et fabrication de combustibles nucléaires) a en revanche fortement progressé (+53,1% à 203 millions d'euros), tout comme l'aval (gestion des déchets nucléaires notamment) qui a bondi de 26,4% à 430 millions.

A périmètre et taux de change constants, le chiffre d'affaires a reculé à 2,2% sur le trimestre, tandis que les activités destinées à être cédées, dont Areva NP, ont enregistré une baisse de 4,8% à 885 millions d'euros.

Le groupe a confirmé son objectif d'un flux de trésorerie opérationnel net compris entre -2 milliards d'euros et -1,5 milliard, affecté par les mesures de redressement et les dépenses liées aux différents projets de réacteurs EPR.

Areva est engagé dans un plan de sauvetage à deux volets pour assurer sa survie: un renflouement par son actionnaire principal, l'Etat français qui détient une participation de 86,5%, et la cession d'Areva NP, le tout assorti de 6.000 suppressions de postes d'ici 2017.

Celle-ci est toutefois conditionnée à la réussite des discussions en cours entre le consortium Areva-Siemens et son client TVO sur la construction d'un EPR en Finlande (OL3), un chantier qui accumule les déboires et dont l'électricien EDF, lui-même confronté à d'importants défis, refuse d'assurer le risque financier.

Des provisions supplémentaires liées à ce projet avaient notamment valu au spécialiste français du nucléaire d'accuser une perte nette de 2 milliards d'euros en 2015, cinquième exercice consécutif dans le rouge.

"Les négociations entamées en début d'année 2016 entre le consortium Areva-Siemens et TVO au sujet du projet OL3 se poursuivent", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Une fois restructuré, le nouvel Areva se recentrera sur le seul cycle du combustible nucléaire (extraction, transformation et recyclage de l'uranium) et verra sa taille divisée par deux.

Entre janvier et mars, les prises de commandes se sont envolées, passant de 300 millions d'euros à 6,1 milliards, portant le total du carnet de commandes à 33,6 milliards d'euros, représentant huit d'années d'activité.

afp/rp