Malgré la présence de concentrations excessives de carbone pouvant affaiblir l'acier dans le couvercle de la cuve du réacteur, celui-ci peut être exploité en toute sécurité, même s'il devra être surveillé pendant toute sa durée de vie, ajoute le rapport.

"Le rapporteur considère que l’anomalie ne remet pas en cause l’aptitude au service du fond de la cuve sous réserve que les contrôles du fond de la cuve prévus par EDF soient adaptés de manière à pouvoir détecter l’ensemble des défauts", est-il écrit.

L'IRSN demande en outre que ces contrôles qu'elle réclame soient effectués de manière anticipée par rapport à la première visite normalement prévue au bout de 10 ans.

"L’utilisation du couvercle actuel de la cuve du réacteur EPR de Flamanville ne saurait être envisagée au-delà de quelques années de fonctionnement sans que les contrôles nécessaires (...) n'aient été mis en oeuvre", est-il écrit.

Un groupe d'experts indépendants, qui ont reçu le document la semaine dernière, en débattront lundi et mardi pour formuler une opinion, puis l'ASN décidera après l'été si Flamanville peut démarrer en 2018.

Un avis négatif de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) aurait été catastrophique pour EDF, parce qu'il aurait entraîné des milliards d'euros de surcoûts et des années de retard.

Il aurait en effet fallu retirer la cuve du réacteur dont le dôme a été posé en 2013 et recouvert depuis par plusieurs milliers de tonnes de béton.

Une décision favorable de l'ASN est également une condition sine qua non pour un feu vert de la Commission européenne à son projet de rachat de l'activité de réacteurs d'Areva, qui a conçu l'EPR.

(Geert de Clercq, Cyril Altmeyer et Bertrand Boucey pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Electricité de France, Areva