L'électricien public, dont l'Etat détient 83,4% du capital, a redit dans un communiqué que son bénéfice avant impôt, charges financières, dépréciation et amortissement (Ebitda) devrait reculer à un niveau compris entre 13,7 et 14,3 milliards d'euros cette année (après 16,4 milliards en 2016), avant de remonter à 15,2 milliards au moins l'an prochain.

EDF, qui a bénéficié en mars d'une augmentation de capital de quatre milliards d'euros, a enregistré au premier semestre un résultat net part du groupe de 2.005 millions d'euros (-3,7%), un résultat net courant de 1.370 millions (-53,8%), un Ebitda de 6.996 millions (-21,8%) et un chiffre d'affaires de 35.723 millions (-2,6%).

A 10h50, l'action EDF était stable (0,06% à 8,66 euros), limitant son recul à 3,5% depuis le début de l'année après -28,7% en 2016.

Le groupe a notamment subi au premier semestre une baisse de sa production nucléaire en France de 3,9%, liée à des demandes de contrôle de l'Autorité de sûreté nucléaire, ainsi que les effets du mécanisme (Arenh) l'obligeant à céder de l'électricité d'origine nucléaire à ses concurrents, qui ont souscrit des volumes à un tarif préférentiel alors que les prix de marché étaient au plus haut.

EDF table toujours pour 2017 sur une production nucléaire en France comprise entre 390 et 400 térawatts-heure (TWh), contre 384 TWh en 2016.

Il continue également de viser un flux de trésorerie (cash-flow) positif en 2018 après dividendes (hors projet du compteur "intelligent" Linky, nouveaux développements, cessions d'actifs et acompte sur dividende).

BATAILLE EN VUE AVEC ENGIE SUR LES TARIFS

EDF a aussi souligné que son plan de ventes d'actifs atteignait désormais un montant cumulé d'environ 8,0 milliards d'euros de cessions signées ou réalisées, pour un objectif d'au moins 10 milliards entre 2015 et 2020.

Son programme de réduction de coûts s'est traduit par une baisse de charges opérationnelles de 225 millions d'euros par rapport au premier semestre 2016, soit en cumulé environ 70% de son objectif de 700 millions d'économies entre 2015 et 2018.

EDF a en outre fait savoir qu'un plan d'actions censé permettre d'éviter de nouveaux dérapages du projet de centrale nucléaire britannique d'Hinkley Point avait été présenté à son conseil d'administration, sans toutefois le rendre public.

Ce plan avait été demandé par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire après l'annonce début juillet d'une révision à la hausse du coût du projet, aujourd'hui estimé à 19,6 milliards de livres sterling (21,9 milliards d'euros au cours actuel).

EDF a également estimé que la suppression des tarifs du gaz en France induite par une récente décision du Conseil d'Etat n'impliquait pas celle des tarifs de l'électricité, contrairement à ce que demande Engie.

"Le Conseil d'Etat fait une distinction claire entre les tarifs régulés du gaz et ceux de l'électricité (...), l'électricité étant un (produit) essentiel et non substituable", a souligné son PDG, Jean-Bernard Lévy, lors d'une conférence téléphonique.

"De notre point de vue, et ceci est partagé par beaucoup d'observateurs, y compris par le gouvernement, le fait que le Conseil d'Etat demande une fin des tarifs réglementés du gaz ne signifie pas qu'il en sera de même pour les tarifs de l'électricité", a-t-il ajouté.

Engie estime au contraire que la décision du Conseil d'Etat devra "s'appliquer le plus simultanément possible aux tarifs réglementés de vente d'électricité pour éviter de créer une distorsion concurrentielle".

(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Engie, Electricité de France, Areva