* Areva a reçu une offre d'EDF pour ses réacteurs

* EDF a proposé plus de E2 mds pour cette activité-Les Echos

* Décision sur la restructuration d'Areva en juillet-Macron

* Réunion cruciale prévu le 3 juin autour de Hollande (Actualisé avec information des Echos sur une offre d'EDF)

par Emmanuel Jarry et Geert De Clercq

PARIS, 22 mai (Reuters) - L'Etat ne prendra de décision définitive sur la restructuration d'Areva qu'en juillet, a déclaré vendredi aux syndicats du groupe le ministre de l'Economie.

"Nous n'avons pas aujourd'hui de réponse établie a priori(...) Le gouvernement n'a pas arrêté une option", a expliqué Emmanuel Macron à des journalistes après la rencontre.

Une réunion prévue le 3 juin autour du chef de l'Etat, François Hollande, "sera un moment important pour déterminer les grands axes stratégiques", a-t-il ajouté.

Mais les syndicats du groupe nucléaire ont retiré de leurs discussions avec le gouvernement le sentiment que rien de définitif ne serait annoncé à cette occasion concernant le sort de leur entreprise, en grave difficulté financière.

"C'est un échange fructueux (...) mais on n'a rien réglé", a déclaré Jean-Pierre Bachmann, de la CFDT. "La réponse n'arrivera qu'au mois de juillet."

D'autres représentants syndicaux ont confirmé qu'Emmanuel Macron leur avait dit que l'Etat n'avait toujours pas pris de décision quant à un éventuel rapprochement avec EDF.

"Il attend des propositions de la part des industriels mais la position du gouvernement n'est pas arrêtée", a dit l'un d'eux à Reuters.

Selon ces représentants, Emmanuel Macron a précisé que la décision serait arrêtée lors d'une réunion du Conseil supérieur de la filière nucléaire, qui doit se réunir à la mi-juillet.

Deux grands scénarios sont sur la table : la reprise totale ou partielle de l'activité réacteurs d'Areva par EDF ou la création d'une coentreprise avec l'électricien pour les seules activités ingénierie du groupe.

OFFRE D'EDF POUR LES RÉACTEURS d'AREVA

EDF a confirmé mardi son intention de racheter l'activité réacteurs nucléaires mais cette solution, à laquelle sont opposés les syndicats, butte sur la valorisation de cette activité et les réticences de la direction d'Areva.

Areva a reçu une offre d'EDF pour ses réacteurs, a déclaré un porte-parole du groupe nucléaire, confirmant une information des Echos.

EDF a proposé plus de deux milliards d'euros pour cette activité, une valorisation calculée sur la base d'un multiple de 7,5 fois l'Ebitda (excédent brut d'exploitation) des activités reprises, recalculé en fonction du périmètre concerné et des restructurations qui auront été effectuées, précise le quotidien économique sur son site internet.

Le porte-parole d'Areva n'a pas fait de commentaire sur ce prix, tandis qu'une porte-parole d'EDF n'a pas souhaité s'exprimer du tout sur le sujet.

Du côté syndical chez Areva, on indiquait ne pas être au courant de cette information.

"Le ministre ne nous a pas informés qu'il y avait une offre déposée. C'est extrêmement bizarre", a déclaré à Reuters Jean-Pierre Bachmann (CFDT), pour qui la vente de l'activité de réacteurs reviendrait à une "dislocation du groupe".

Le directeur général d'Areva Philippe Knoche a dit jeudi qu'il ne cherchait pas à défendre son "pré carré" mais veillerait à ce que tout actif vendu dans le cadre de son plan de sauvetage soit "bien valorisé".

"La transaction ne peut se faire qu'à un prix de marché", a déclaré de son côté au Figaro le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy. "Et elle doit prévoir des garanties pour qu'EDF ne soit pas exposé aux risques liés au passé d'Areva, notamment en Finlande. Ma responsabilité est que l'intérêt social d'EDF soit respecté".

Emmanuel Macron a par ailleurs confirmé à ses interlocuteurs qu'un schéma de recapitalisation d'Areva était à l'étude mais probablement pour après la réorganisation du groupe, selon les mêmes sources syndicales. (Avec Jean-Baptiste Vey et Cyril Altmeyer, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : Areva, EDF, ENGIE