FLAMANVILLE (awp/afp) - Plusieurs milliers de personnes ont commencé samedi à manifester pour "l'arrêt du nucléaire" en général, et contre les réacteurs EPR en construction à Flamanville et en projet à Hinkley Point en particulier, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Arrêt du nucléaire, énergie de destruction massive", "EPR c'est l'enfer", "Non à l'EPR, la passoire à 10 milliards" ou encore "EPR, notre argent foutu en l'air", pouvait-on lire sur les banderoles et les tracts distribués tout au long du défilé.

Les manifestants sont partis sous la grêle vers 14H20 de Siouville (Manche), une commune située entre l'usine de retraitement de déchets nucléaires de la Hague et la centrale de Flamanville, où un troisième réacteur est en construction. Ils doivent marcher jusqu'au chantier du réacteur EPR (réacteur européen pressurisé).

"Ni civil, ni militaire, arrêt, arrêt du nucléaire", "Le nucléaire emploie dans les cimetières", ont-ils scandé en choeur sur le trajet. Le secteur emploie plus de 10.000 personnes en Normandie.

La députée Cécile Duflot, candidate à la primaire écologiste, avait fait le déplacement.

Ce réacteur, dit de nouvelle génération, est un des quatre de ce type en construction dans le monde. Le maître d'oeuvre du chantier, EDF, affirme qu'il va démarrer au dernier trimestre 2018, avec six ans de retard. Son coût a déjà triplé à 10,5 milliards d'euros, après de nombreuses anomalies.

Son constructeur Areva, détenu à 86,5% par l'Etat, doit prouver d'ici à la fin de l'année la résistance de la cuve, sur laquelle le gendarme du nucléaire a détecté en 2015 une "anomalie sérieuse".

Dans le cortège, des Anglais avaient fait le déplacement. Zoé, 39 ans, est venue de Bristol, ville proche d'Hinkley Point, où EDF doit construire deux EPR à la demande du gouvernement britannique.

"Cet EPR n'est pas assez sûr. C'est un gaspillage d'argent immense que le gouvernement aurait pu dépenser dans les énergies renouvelables", a déclaré à l'AFP cette paysagiste.

"Nous ne voulons pas de déchets nucléaires non plus. En plus, s'il y a un accident ici en France, les radiations n'ayant pas de frontières, nous pourrions être touchés", a-t-elle ajouté.

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