Paris (awp/afp) - L'agence de notation financière SP Global Ratings a abaissé mardi la note d'Areva à "B-", jugeant que le groupe nucléaire français fait face à un "risque accru" dans l'arbitrage en cours autour du chantier de construction d'un EPR en Finlande.

L'agence a aussi placé cette nouvelle notation sous surveillance négative, du fait de l'"incertitude" quant au montant d'une éventuelle indemnisation qu'aurait à verser le groupe français à son client finlandais TVO, a-t-elle détaillé dans un communiqué.

Fin juillet, l'électricien finlandais a annoncé que la Chambre de commerce international (CCI) à Paris avait rendu un nouvel arbitrage partiel en sa faveur dans le litige qui l'oppose à Areva pour la construction de l'EPR à Olkiluoto (OL3).

Ce chantier connaît d'importants retards et surcoûts que les deux groupes s'imputent mutuellement. Areva réclame 3,4 milliards d'euros de dédommagements et TVO 2,6 milliards.

TVO a déjà bénéficié d'un arbitrage partiel en sa faveur fin 2016, mais d'autres décisions intermédiaires sont attendues avant la décision finale de la CCI prévue début 2018.

Pour SP, avec ce deuxième arbitrage partiel en sa défaveur, Areva "fait face à un risque plus important de manquer de liquidités du fait d'un risque accru" d'avoir à payer des indemnités à TVO.

Si c'était le cas, la marge de manoeuvre de l'Etat français pour aider Areva serait par ailleurs "réduite" après le renflouement d'argent public dont a déjà bénéficié Areva, explique l'agence de notation.

Une contribution directe de l'Etat serait en effet contraire aux règles européennes sur les aides d'Etat, note SP.

Ce précédent renflouement fait d'ailleurs l'objet d'un recours de TVO, qui estime que ce plan de restructuration "ne garantit pas suffisamment" que toutes les ressources nécessaires seront mises en oeuvre par Areva pour assurer la fin du chantier.

Prévue initialement pour 2009, la mise en service de l'EPR d'OL3 est désormais prévue l'an prochain.

SP pourrait encore abaisser la note d'Areva dans les trois prochains mois si les risques évoqués se matérialisent, précise l'agence.

afp/rp