Zurich (awp) - Aryzta a enregistré des résultats meilleurs qu'escompté au premier trimestre de l'exercice décalé 2017/18 clos fin octobre, bien qu'ils s'avèrent toujours en repli. Le boulanger industriel est confronté à des difficultés en Amérique du Nord avec le site de Cloverhill et les effets de change ont également eu un effet négatif. Il ne souhaite pas formuler d'objectifs de vente chiffrés pour le deuxième trimestre mais vise un Ebitda au niveau de l'année dernière pour l'ensemble de l'exercice, a-t-il précisé lundi.

Le chiffre d'affaires a atteint 909,7 mio EUR, en repli de 5,5% sur un an. Les effets de change ont pesé.

La croissance organique est restée négative à -2,6%, après -1,2% il y a un an. En excluant les effets du site de Cloverhill aux Etats-Unis, elle a par contre progressé de 1,3%.

"Pour la première fois depuis 13 trimestres, le groupe croît organiquement en Amérique du Nord hors Cloverhill (+1,0%)" a souligné le directeur des relations avec les investisseurs, Paul Meade dans une téléconférence. "Un trimestre ne correspond toutefois pas à une tendance", raison pour laquelle M. Meade refuse de se risquer à une prévision pour le deuxième trimestre.

Les chiffres d'Aryzta sont meilleurs qu'escompté par les analystes interrogés par AWP. Ces derniers tablaient sur des ventes de 906,4 mio EUR et une contraction organique de 3,8%.

La situation en Amérique du Nord reste problématique en raison du site de Cloverhill aux Etats-Unis. La croissance organique s'est replié de 7,0%. La hausse du coût du travail aux Etats-Unis continue d'être un défi mais le marché canadien s'est développé positivement.

Sur le site de Cloverhill, Aryzta fabrique et emballe ses propres produits de boulangerie et ceux de concurrents. La filiale Otis Spunkmeyer ayant décidé de lancer sa propre gamme de gâteaux, des concurrents ont réduit leurs commandes, ce qui a pesé sur les capacités du site et, par ricochet, sur son rendement.

"Les progrès s'avèrent difficiles sur le site de Cloverhill en Amérique du Nord", a concédé le directeur général (CEO) Kevin Toland.

En outre, Aryzta s'est refusé à tout commentaire au sujet de la plainte du fabricant américain de cuisines McKee, dans l'état du Tennessee. McKee détient aux Etats-Unis la marque Little Debbie et il prétend avoir subi d'importantes pertes car la filiale d'Aryzta, Cloverhill Pastry-Vend n'a pas livré à temps les produits commandés dans le cadre d'un accord d'externalisation. L'accord a été rompu en août, ce qui continuera d'avoir un impact sur les chiffres quelques temps, a précisé M. Meade.

EUROPE ET RESTE DU MONDE EN CROISSANCE

L'Europe a enregistré une croissance organique tout juste positive de 0,6%, portée par l'amélioration des prix et de l'assortiment de produits, mais freinée par une baisse des volumes. Les négociations sur le relèvements des prix se poursuivent auprès des clients au motif de la hausse du coût du beurre et du Brexit.

La perte du contrat avec Coop devrait encore se faire sentir au cours d'un ou deux trimestres, a souligné M. Meade.

La région "Reste du monde" a enregistré une solide croissance organique de 7,8%, grâce à des progrès tant sur le plan des volumes que sur celui des prix et de la palette de produits.

Concernant la participation dans Picard, le directeur général (CEO) Kevin Toland n'a pas donné de nouvelles indications sur l'avenir des 49% détenus dans le groupe de surgelés. "Il est clair que nous l'avons payé trop cher". Une vente serait possible afin de réduire les dettes.

Pour l'ensemble de l'exercice 2017/18, la direction vise un excédent brut d'exploitation (Ebitda) au niveau de l'année précédente, soit 420,3 mio EUR. Sur les six premiers mois 2017/18, il devrait s'établir aux environs de celui du 2e semestre 2016/17, ce qui correspondrait à un repli de 20% sur un an.

Aryzta compte améliorer la rentabilité au deuxième semestre 2017/18 avec des initiatives en Allemagne et des relèvements de prix liés au renchérissement du beurre.

Vontobel juge les résultats en ligne avec les attentes. Les volumes restent en repli en terme organique tant en Europe qu'en Amérique du Nord. Cela reste le défi principal pour Aryzta, qui a besoin d'accroître l'utilisation de ses capacités de production dans certaines usines pour augmenter les rendements, estiment les analystes. Ces derniers continuent de croire que le groupe aura besoin d'un plan de restructuration significatif, et donc d'une augmentation de capital.

A la Bourse, l'action Aryzta a terminé en hausse de 4,74% à 32,47 CHF, dans un SLI en recul de 0,75%.

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