Milan (awp/afp) - Le titre Intesa Sanpaolo a bondi lundi à la Bourse de Milan, après que la banque italienne a annoncé qu'elle renonçait à un éventuel rapprochement avec l'assureur Generali.

Intesa a fini en hausse de 5,49% à 2,19 euros, tandis que Generali baissait de 2,84%, à 13,7 euros, dans un marché en hausse de 1,71%.

La banque a annoncé vendredi soir qu'elle renonçait au projet de rapprochement avec Generali, faute de "création et de distribution de valeur pour ses propres actionnaires".

Intesa avait confirmé le 24 janvier examiner de "possibles combinaisons industrielles avec l'assureur". Mais elle avait précisé en février qu'il s'agissait "seulement" d'une hypothèse de travail, "parmi les différentes analyses que la direction de la banque mène régulièrement concernant (ses) options de croissance".

Son patron, Carlo Messina, avait affirmé que toute opération devait respecter des critères précis: "être neutre en termes de capital", afin de "maintenir notre force patrimoniale", et continuer à pouvoir "rémunérer de manière significative les actionnaires". "Nos actionnaires sont ma priorité numéro un" et quoi qu'il se passe, ils recevront au moins 3,4 milliards de dividendes en 2017, avait-il assuré.

Le titre Intesa avait perdu 13% en Bourse depuis que son intérêt pour Generali avait été rendu public, du fait du scepticisme des actionnaires et du marché, qui ne trouvait pas un tel rapprochement pertinent ni en cohérence avec son plan stratégique.

Intesa a souligné vendredi soir qu'elle comptait se renforcer via une "croissance endogène". Elle compte notamment se développer dans la gestion de patrimoine, donner une impulsion aux ventes croisées et se renforcer en matière de services numériques. Elle entend par ailleurs réduire son stock de créances douteuses afin qu'il atteigne en 2019 le même niveau qu'en 2011.

"Beaucoup de bruit pour rien", ont commenté les analystes de Citigroup, estimant que le renoncement d'Intesa et ses priorités détaillées vendredi "devraient commencer à restaurer la confiance du marché".

La décision d'Intesa est "un signal d'une forte discipline du management en terme de fusions-acquisitions", ont jugé pour leur part les experts de Kepler Cheuvreux, en évoquant un retour à la normale pour la banque qui "fera levier sur sa position concurrentielle dominante en Italie et sur sa force patrimoniale pour croître et améliorer ses profits".

Generali avait pris un mesure défensive, en acquérant un peu plus de 3% d'Intesa, ce qui obligeait la banque à lancer une offre publique d'achat (OPA) ou d'échange (OPE) sur au moins 60% de son capital.

Generali est apparu comme une cible possible avec ces spéculations. L'assureur français Axa a néanmoins de nouveau réaffirmé jeudi qu'une fusion avait Generali n'était "pas à l'ordre du jour", car elle "n'apporterait rien au groupe". Même discours du côté d'Allianz, qui aurait pu néanmoins être intéressé par des parties de l'assureur italien, comme Generali France.

afp/rp