Londres (awp/afp) - Le laboratoire pharmaceutique AstraZeneca a fait état jeudi d'une chute de 32% de son bénéfice net au troisième trimestre, un an après un gain exceptionnel lié à des opérations fiscales, mais son chiffre d'affaires a progressé notamment dans les pays émergents.

Entre le 1er juillet et le 30 septembre, le groupe britannique a dégagé un bénéfice net de 686 millions de dollars (591 millions d'euros). L'an passé à la même époque, il avait encaissé un gain exceptionnel de 453 millions de dollars après des accords conclus entre les autorités fiscales canadiennes, britanniques et suédoises portant sur la période 2004-2016.

Cette entrée de fonds ne s'est pas reproduite cette fois, ce qui a mécaniquement fait apparaître le bénéfice net du groupe sous un moins bon jour, d'après les données publiées dans un communiqué.

Le groupe a néanmoins revu en hausse, à la marge, la fourchette de sa prévision annuelle pour son bénéfice par action ajusté. Ce dernier pourrait certes diminuer, comme prévu auparavant, mais finir "du meilleur côté" de la fourchette indiquée précédemment, à savoir un repli compris entre environ 13 et 16%.

Au troisième trimestre, le bénéfice opérationnel du groupe a en effet grimpé de presque 12%, à 1,149 milliard de dollars, et son chiffre d'affaires est monté de 9% à 6,232 milliards de dollars (5,375 milliards d'euros).

Ses ventes de médicaments exclusifs ont pourtant diminué, du fait de l'arrivée dans le domaine public d'un certain nombre de brevets. Aux Etats-Unis notamment, elles ont souffert de la venue de versions génériques du Crestor, un des médicaments à succès d'AstraZeneca utilisé pour abaisser les taux élevés de cholestérol.

AstraZeneca a toutefois mis en avant les progrès de ses ventes dans les pays émergents, particulièrement en Chine, ainsi que pour ses traitements prioritaires - notamment ceux contre les maladies respiratoires et les cancers.

Une partie des revenus tirés par AstraZeneca de ses traitements est provenue d'accords avec d'autres laboratoires. Présentés comme "externalisés" sous une ligne différente dans les comptes du groupe, ces revenus ont été significatifs, notamment dans le domaine oncologique.

Près d'un milliard de dollars ont ainsi été tirés lors du trimestre de l'accord stratégique annoncé en juillet avec l'américain Merck pour la commercialisation du Lynparza, qui fait l'objet d'une autorisation pour le cancer de l'ovaire et pourrait aussi être utile face à d'autres cancers.

Le directeur général d'AstraZeneca, Pascal Soriot, a mis en avant également les développements positifs enregistrés par des traitements en cours de développement ou d'approbation depuis le début de l'année, comme le Tagrisso et l'Imfinzi contre le cancer du poumon, bien que le groupe ait aussi subi un revers avec des essais peu concluants d'un autre traitement dans ce domaine, le Mystic, publiés fin juillet.

afp/al