Après une hausse de 4% de son bénéfice ajusté par action en 2017, à taux de change constants, le laboratoire pharmaceutique britannique anticipe pour 2018 un résultat stable, voire en baisse de 3%, si des versions génériques de l'Advair, son traitement de l'asthme, sont lancées aux Etats-Unis d'ici le milieu de l'année, comme s'y attendent de nombreux analystes.

En dépit des génériques de l'Advair et de la concurrence du médicament contre le VIH de Gilead Sciences, sa directrice générale Emma Walmsley s'est déclarée "de plus en plus convaincue" que GSK pourra générer une croissance située entre 5% et 10% de ses résultats sur la période 2016-2020.

Emma Walmsley, qui a pris les rênes du groupe il y a dix mois, cherche à étoffer son portefeuille de médicaments en développant la recherche, avec le recours de chercheurs qualifiés comme Hal Barron débauché du suisse Roche.

Malgré cela, l'action a sous-performé de 20% le secteur de la santé en Europe depuis sa prise de fonctions et sa décision d'explorer un rachat de l'activité santé grand public de Pfizer - une opération potentielle de 20 milliards de dollars (16,2 milliards d'euros) - a rendu les investisseurs nerveux.

GSK figure, avec Reckitt Benckiser notamment, parmi les repreneurs potentiels de cette activité que le groupe pharmaceutique américain a décidé de scinder ou de vendre, ont rapporté en octobre des sources proches du dossier.

Les investisseurs craignent qu'une grande opération de ce type limite la capacité de GSK à verser au-delà de 2018 les 80 pence par action de dividende qu'il distribue actuellement.

Emma Walmsley s'est refusée à tout commentaire en ce qui concerne Pfizer spécifiquement, mais a dit qu'une nouvelle acquisition n'était "pas une nécessité", même si l'on "pourrait s'attendre à ce que nous étudions sérieusement tous les actifs très attractifs et de premier plan dans le secteur".

Le titre s'est adjugé 3,43% à 1.285 pence à la Bourse de Londres alors que l'indice de la santé en Europe a fini en hausse de 1,45%.

Le bénéfice par action au quatrième trimestre est ressorti à 27,2 pence pour un chiffre d'affaires de 7,64 milliards de livres (8,60 milliards d'euros). Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 26 pence et un CA de 7,49 milliards, selon les données Thomson Reuters.

GSK a longtemps été en tête des groupe pharmaceutiques en Europe sur le plan boursier, mais après des années de stagnation du titre, son concurrent AstraZeneca l'a quasiment rattrapé en terme de capitalisation boursière.

(Ben Hirschler, Catherine Mallebay-Vacqueur et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Ben Hirschler