En dépit des chiffres effarants annoncés par AT&T et Time Warner pour leur projet de fusion - plus de 100 milliards de dollars pour moitié en cash et pour moitié en actions, 1 milliard de dollars de synergies annuelles visées - et le coup d'accélérateur qu'il donne à la convergence aux Etats-Unis, l'annonce de ce deal n'a pas vraiment d'effet de notre côté de l'Atlantique. Lagardère (+1,03%) ou Vivendi (+0,9%) évoluent globalement en ligne avec le marché parisien alors qu'EuropaCorp gagne seulement 0,5%.

Seul Altice semble profiter modérément de cette annonce, qui signe une des plus fortes hausses de l'AEX néerlandais. Il faut dire que la maison-mère de SFR pourrait bien être une des grandes gagnantes de la nouvelle vague de consolidation qui s'amorce aux Etats-Unis. Déjà présent sur le continent américain avec Suddenlink et Cablevision, acquis l'an dernier, l'opérateur télécoms serait sans doute bien placé pour récupérer d'éventuels actifs que les deux fiancés se verraient contraints de céder pour plaire aux autorités de la concurrence.

La convergence contenus/télécoms est précisément ce que Drahi, propriétaire d'Altice, est en train de réaliser. Détenant des opérateurs télécoms, notamment SFR en France, il a aussi la mainmise sur des actifs dans la production audiovisuelle (l'israélien Hot par exemple) et n'hésite pas à mettre des millions d'euros sur la table pour acquérir des droits de diffusion. Ces derniers viennent garnir les grilles de programmes des chaines réservées à ses abonnés télécoms.