Atari bondit de 7,69% à 0,28 euro ce lundi après avoir publié vendredi après la cloche un chiffre d'affaires en très forte hausse au titre du premier trimestre de son exercice décalé clos fin juin. Le groupe de jeux vidéo a affiché un revenu de près de 1,6 milliard d'euros contre 267 millions d'euros un an plus tôt, en raison de la réintégration le 24 décembre dernier de ses filiales américaines dans son périmètre comptable. Atari avait entamé le 23 janvier 2013 une procédure de Chapter 11 aux Etats-Unis, qui s'est achevée le 23 décembre 2013.


En difficulté depuis plusieurs années, le groupe lyonnais avait émis fin décembre 2012 un avertissement sur son résultat opérationnel au titre du deuxième semestre de son exercice 2012-2013. Atari invoquait alors que l'accord de restructuration conclu le 28 septembre 2012 avec son actionnaire le fonds BlueBay achoppait sur le fait que ce dernier refuse de participer à une augmentation de capital.

Le mois suivant, en janvier 2013, la cotation d'Atari était suspendue et les filiales américaines du groupe s'étaient mises sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Cela constituait « l'option la plus stratégique pour les activités américaines d'Atari car elles cherchent à préserver leur valeur intrinsèque et débloquer les revenus potentiels non réalisés sous le contrôle d'Atari SA », avait précisé les intéressées qui souhaitaient couper les liens avec leur maison-mère en difficulté. Les deux fonds ayant investi dans Atari (The BlueBay Value Recovery et The BlueBay Multi-Strategy, qui ensemble détenaient environ 29% du capital et des droits de vote sur une base non-diluée et 64% sur une base entièrement diluée) étaient alors en liquidation.

En décembre 2013, le plan de réorganisation des filiales américaines avait été homologué par un tribunal aux Etats-Unis. Ce plan prévoyait la conservation des actifs essentiels de l'éditeur de jeux vidéo : la marque Atari, les propriétés Atari Classics et la franchise Test Drive Unlimited. Les franchises v-Rally et Alone in the Dark n'étaient pas concernées par le Chapter 11 et sont donc demeurées elles aussi dans le périmètre du groupe. Il prévoyait par ailleurs de rembourser les créanciers des filiales américaines à hauteur de 25% de leurs créances sur une période de 3 ans avec une limite de 1,75 million de dollar sur la période.

Consécutivement, l'ensemble des actifs sous Chapter 11 a été réintégré au périmètre du groupe Atari.

Enfin, Atari avait annoncé mi-juin 2014 sa nouvelle stratégie de développement sur le marché des divertissements interactifs, reposant sur le développement et la commercialisation de jeux digitaux, de casinos en ligne, des contenus vidéo exclusifs, complétés par une stratégie de licences notamment pour le hardware ou autres produits de grande consommation. Atari cherche aussi à étendre ses marques de jeux classiques sur de nouvelles plates-formes, notamment les plateformes en ligne et mobiles (iOS et Android), ainsi que tous autres supports numériques.

(E.B)