(Actualisation: précisions sur l'opération et sur l'offre d'Atos sur Steria, déclarations de Thierry Breton, contexte concernant Bull, et nouveaux cours de Bourse).

La société de services informatiques Atos (>> ATOS) a annoncé lundi un projet d'acquisition du groupe français Bull (>> BULL), pour un montant d'environ 620 millions d'euros, marquant une nouvelle étape dans le mouvement de consolidation en cours dans le secteur en France.

Atos compte déposer une offre publique d'achat (OPA) en numéraire sur la totalité des actions Bull. Avec ce rachat, le groupe dirigé par Thierry Breton espère créer le numéro du 'cloud' (traitement de données à distance) en Europe. La société a également l'intention de se renforcer dans le 'Big Data' (traitement de données de masse) et la cybersécurité, en créant une société dédiée sous la marque Bull, avec un chiffre d'affaires d'environ 500 millions d'euros.

"La transaction permettra de développer les offres d'Atos dans la sécurité des systèmes critiques et des sites sensibles tels que la défense, le secteur public, et renforcera sa position dans des géographies telles que principalement la France, mais aussi l'Espagne, la Pologne, l'Afrique et le Brésil", a indiqué la société dans un communiqué.

Près de dix milliards d'euros de revenus prévus

Le rapprochement d'Atos et Bull formerait un groupe au chiffre d'affaires de près de 10 milliards d'euros, a indiqué Atos.

L'offre du groupe intervient alors qu'il a tenté récemment de racheter son concurrent Steria (>> GROUPE STERIA), qui lui a préféré une fusion entre égaux avec Sopra (>> SOPRA GROUP). Selon une porte-parole d'Atos, l'offre de la société sur Steria reste encore valide jusqu'au 27 juin.

Pour Atos et Bull, "il s'agit d'une opération amicale, que nous voulions faire ensemble", a affirmé le PDG d'Atos Thierry Breton, lors d'une conférence téléphonique. L'opération a été approuvée par les conseils d'administration d'Atos et de Bull.

80 millions d'euros de synergies

Bull est une des plus anciennes sociétés informatiques françaises. Fondée en 1931, la société a connu une histoire mouvementée, marquée par de multiples rachats et fusions, dont un rapprochement avec General Electric (>> General Electric Company). L'entreprise a été nationalisée en 1982 avant d'être privatisée dans les années 1990.

Récemment, Bull s'est renforcé sur les services informatiques, notamment la protection des données des entreprises contre les cyberattaques. "Chaque jour, quand nous discutons avec nos clients, la cybersécurité est une problématique", a expliqué Thierry Breton.

Atos propose de racheter en numéraire l'ensemble des titres Bull pour un montant de 4,90 euros par action, soit une prime de 22% par rapport au cours de clôture de Bull vendredi (4,01 euros). A la Bourse de Paris, l'action Atos progressait dans la matinée de 5% à 63,48 euros. De son côté, le titre Bull s'envolait de 21,45% à 4,87 euros.

Selon Atos, le rapprochement avec Bull devrait générer 80 millions d'euros par an de synergies de coûts en année pleine d'ici deux ans.

L'opération devrait être relutive d'au moins 10% sur le bénéfice par action d'Atos dans les deux ans suivant l'intégration. La transaction "préserve la solide capacité financière d'Atos pour mettre en oeuvre la stratégie de développement future du groupe", a précisé Atos.

Les actions Bull seraient retirées de la cote

La SSII compte déposer son offre auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF) au début juin. L'ouverture de la période d'offre publique devrait démarrer début juillet, pour un mois.

L'offre est conditionnée à l'obtention d'un seuil de succès de 50%, auquel s'ajoute une action du capital de Bull. Les fonds Crescendo Industries et Pothar Investments, qui détiennent ensemble 24,2% du capital, se sont déjà engagés à apporter l'intégralité de leurs actions à l'offre d'Atos.

Atos prévoit ensuite de retirer les actions Bull de la cote.

-Blandine Hénault et Ruth Bender, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 53; blandine.henault@wsj.com

Valeurs citées dans l'article : ATOS, SOPRA GROUP, GROUPE STERIA, General Electric Company, BULL