L'ex-division de la SSII Atos a lancé début mai son processus d'introduction en Bourse avec pour objectif de consolider un secteur de plus en plus externalisé par les banques et promis à une forte croissance avec la généralisation des smartphones et tablettes.

Deux analystes ont dit que la fourchette correspondait à leurs attentes.

"C'est un modèle solide, très récurrent, qui a de belles marges avec le moyen de les améliorer encore", a dit l'un d'eux.

En entrant en Bourse, la société compte amasser un trésor de guerre pour devenir un géant européen d'une taille comparable aux groupes américains comme First Data qui a réalisé un chiffre d'affaires en 2013 de 6,8 milliards de dollars (cinq milliards d'euros) contre 1,13 milliard pour Worldline.

L'offre comprend 40 millions d'actions sur un total de 130 millions, avec une taille initiale de l'offre d'environ 610 millions d'euros, dont l'option de surallocation représentera au maximum 15%, a précisé le directeur général Gilles Grapinet lors d'une conférence téléphonique.

L'offre ouverte ce lundi court jusqu'au 26 juin, date de fixation du prix, avant une première cotation le lendemain. Le groupe revendique d'ores et déjà le leadership européen dans les services de paiement devant le nordique Nets, le britannique WorldPay, le suisse ConCardis et Ingenico.

VISE UNE CROISSANCE DE 5 À 7% SUR 2014-2016

Avec près de 4.000 ingénieurs, Worldline a développé en interne le système 3D Secure, qui permet de confirmer un achat en ligne à l'aide d'un code obtenu par SMS.

Il a participé à la mise en place de "drives" des hypermarchés qui connaissent un vif succès et a conçu le système proposé par McDonald's pour commander en ligne son hamburger et ses frites à récupérer dans une file rapide.

"Les grandes marques de distribution ont envie de prendre leur revanche dans le digital, après des années où les e-marchands leur ont volé la croissance (...) pendant qu'ils conservaient les coûts fixes et les grands réseaux", a déclaré Gilles Grapinet lors d'un entretien à Reuters.

La révolution du e-commerce n'est que la partie immergée de l'iceberg, l'iceberg lui-même étant la capacité de payer avec son téléphone de petites sommes sans aucun contrôle, comme on sort de la monnaie de son portefeuille, et des achats plus importants par une simple interaction entre le smartphone et un centre de traitement, a-t-il souligné.

Cet énarque de 50 ans a piloté à partir de 2000 la mise en place des systèmes de télédéclaration des impôts, avant d'être chef de cabinet de Thierry Breton, ministre de l'Economie et Finances, qu'il a retrouvé fin 2008 au sein Atos en prenant la tête de la division Atos Worldline dont l'ambition est de profiter à plein de la mutation des habitudes de shopping.

"Les grandes marques de distribution ont envie de prendre leur revanche dans le digital, après des années où les e-marchands leur ont volé la croissance (...) pendant qu'ils conservaient les coûts fixes et les grands réseaux", a noté Gilles Grapinet.

Il restera directeur général adjoint d'Atos pendant une période de transition de 18 mois avant de se consacrer à 100% à Worldline, dont Thierry Breton, PDG d'Atos, préside le conseil.

Worldline vise pour 2014 une croissance organique de 3 à 4%, une marge opérationnelle avant amortissements et dépréciations en hausse de 50 points de base comparé aux 18,2% de 2013 et un flux de trésorerie disponible d'environ 110 millions d'euros.

A moyen terme, Worldline prévoit une croissance de 5% à 7% en moyenne sur 2014-2016 et une hausse de 250 points de la marge opérationnelle par rapport à 2013 et un flux de trésorerie disponible d'environ 180 millions d'euros en 2017.

Vers 11h30, le titre Atos cède 0,45% à 63,7 euros, en ligne avec le marché (-0,5% pour le CAC 40).

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Cyril Altmeyer

Valeurs citées dans l'article : ATOS, INGENICO, McDonald's Corporation