PARIS (Agefi-Dow Jones)--La société de services informatiques Atos (ATO.FR) a confirmé mercredi l'ensemble de ses objectifs pour 2018, après avoir vu son chiffre d'affaires reculer au premier trimestre par rapport à la même période de 2017, en raison notamment d'un problème "imprévu d'exécution managériale en Amérique du Nord". 


  Sur la base de la nouvelle norme IFRS 15 en vigueur depuis cette année, le chiffre d'affaires est passé de 2,96 milliards d'euros au premier trimestre 2017 à 2,95 milliards d'euros sur les trois premiers mois de 2018, diminuant de 0,3% en données publiées. Hors effets de change et de périmètre, les revenus du groupe ont progressé de 2%. En éliminant le seul impact des changes, la croissance du chiffre d'affaires s'est établie à 3,7%. 


  La division Infrastructure & data Management a vu son chiffre d'affaires reculer de 1,6% sur un an à taux de change et périmètre constants au premier trimestre. Cette activité a notamment été affectée par l'Amérique du Nord, région où le groupe a vu ses revenus reculer de 2,9% en données organiques sur un an. 


  Le PDG Thierry Breton a expliqué dans un communiqué que le groupe a pâti "d'un point imprévu d'exécution managériale en Amérique du Nord" où il "est en train de revoir et renforcer l'équipe de direction". 


  Interrogé lors d'une téléconférence, le directeur financier Elie Girard n'a pas souhaité en dire plus sur ce sujet, évoquant "un accident personnel individuel qui peut arriver dans un groupe comme le nôtre". Il a ajouté que la "solution managériale était en cours de constitution" et a par ailleurs expliqué que l'activité aux Etats-Unis avait été pénalisée "par des décalages de signatures de contrats dans le temps" mais aussi "un problème de fertilisation des contrats", c'est-à-dire le fait de vendre des projets à l'intérieur d'un même contrat. 


  La division Business & Platform Solutions a vu ses revenus progresser de 4,8% sur un an hors effet de change et de périmètre, tandis que l'activité Bigdata et Cybersécurité a enregistré une croissance en données comparables de 14,4%, au dessus de sa tendance de 12%, selon Elie Girard. 


  La filiale Wordline, qui a publié son chiffre d'affaire mercredi soir a contribué au chiffre d'affaires du groupe à hauteur de 384 millions d'euros, en progression de 5,8% sur un an en données organiques. 


  Atos a également indiqué qu'elle avait engrangé pour 2,94 milliards d'euros de commandes au premier trimestre 2018, ce qui fait ressortir un ratio prises de commandes sur chiffre d'affaires de 100%. Elie Girard a évoqué un "ratio exceptionnel" pour un premier trimestre, la moyenne étant habituellement selon lui autour de 93%. Un ratio prises de commandes sur chiffre d'affaires supérieur à 1 augure d'une hausse de l'activité. Au total, le carnet de commandes d'Atos atteignait 22,1 milliards d'euros fin mars, en hausse de 1,7% d'une année sur l'autre. 


  Concernant 2018, Atos a confirmé viser une croissance organique de son chiffre d'affaires comprise entre 2 et 3%, un taux de marge opérationnelle de 10,5% à 11% du chiffre d'affaires, ainsi qu'un flux de trésorerie disponible représentant 60% de la marge opérationnelle. Elie Girard a également indiqué s'attendre à un fort ratio prise de commandes sur chiffre d'affaires au deuxième trimestre aux Etats-Unis, en raison des décalages évoqués précédemment. 


  Au sujet de potentielles acquisitions, le directeur financier a indiqué qu'Atos avait identifié plusieurs cibles. Il a rappelé que la société souhaitait procéder à des acquisitions en suivant quatre axes de développement : le renforcement dans les paiements via Wordline, l'augmentation de sa taille aux Etats-Unis, les acquisitions technologiques de taille moyenne permettant de faire "des sauts technologiques", et des opportunités de restructuration sur des sociétés coeur de métier comme Unify. 


  Mardi soir, Atos a annoncé avoir signé un partenariat mondial avec Google Cloud pour fournir des solutions sécurisées de cloud hybride, d'analyses de données et d'apprentissage automatique (machine learning). Dans le cadre de ce partenariat, Atos va créer trois centres de R&D en France, au Royaume Uni et aux Etats-Unis, et faire de Google Cloud sa plateforme privilégiée de cloud public. 


  -Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; xxxxx@agefi.fr ed: VLV 


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