Le projet d’OPA d’Atos sur Gemalto de 4,3 milliards d'euros est accueilli favorablement par le marché, l’acquéreur potentiel gagnant 5,02% à 130,85 euros et la cible 32,78% à 45 euros. Le cours de Gemalto s’approche des 46 euros par action en numéraire proposés par le groupe informatique. Ce prix correspond à une prime d'environ 42% sur le dernier cours de Bourse de clôture de Gemalto vendredi dernier. Une prime qualifiée de "confortable" par Oddo, qui juge "particulièrement opportun" le timing de cette opération.

Elle intervient en effet alors que Gemalto a enchainé quatre profit warning en 2017, faisant tomber l'action au plus bas depuis 2011. Son activité est pénalisée par la poursuite de la baisse des ventes de cartes SIM, provoquée par l'attentisme de ses clients avant l'arrivée d'une nouvelle génération de cartes SIM 5G. Si ses difficultés dans les télécoms proviennent également de la maturité du marché, ses autres problèmes sont conjoncturels. Gemalto souffre ainsi du déstockage des cartes de paiement aux Etats-Unis, la migration vers le nouveau standard de sécurité (EMV) ayant été reportée.

Atos financera cette opération en s'appuyant sur sa trésorerie existante et sur un emprunt ayant fait l'objet d'engagements fermes.

La société informatique a expliqué que cette acquisition "conduira à l'émergence d'un leader mondial des technologies de la cybersécurité et des services numériques". Les activités services de cybersécurité et de sécurité nationale de la nouvelle entité représenteraient un chiffre d'affaires de l'ordre d'1,5 milliard d'euros.

Atos a présenté cette offre, remise au Conseil d'administration de Gemalto le 28 novembre, comme amicale. Le Conseil d'administration de Gemalto a indiqué ce matin qu'il l'examinait pour déterminer la meilleure marche à suivre dans l'intérêt de la société, de ses employés et de ses actionnaires. Les deux parties ont souligné qu'il ne pouvait y avoir d'assurance qu'une transaction définitive résulte de cette offre.

En attendant une réponse de Gemalto, une porte-parole de son premier actionnaire BpiFrance (8,51% du capital) a déclaré à AOF "voir par principe d'un œil très favorable une consolidation entre deux acteurs français du secteur technologique."

Un autre obstacle ne se dressera pas devant l'opération, selon les analystes : l'offre d'Atos a l'avantage d'être française alors que Gemalto possède des technologies qui peuvent être jugées stratégiques par la France.

Valeurs citées dans l'article : AtoS SE, Gemalto NV