Francfort (awp/afp) - Le constructeur Audi, filiale du groupe Volkswagen, a confirmé mardi le remplacement provisoire de son patron Rupert Stadler, incarcéré dans le cadre de l'enquête sur les moteurs diesel truqués, par Abraham Schot, ancien responsable des ventes chez Audi.

M. Stadler, mis en cause fin mai pour "fraude" et complicité d'"émission de faux certificats", a été suspendu de ses fonctions "jusqu'à élucidation des faits qui ont menés à son arrestation", a indiqué le constructeur dans un communiqué, confirmant des informations de presse.

Le Néerlandais Bram Schot, transfuge de Daimler arrivé chez VW en 2011, est depuis l'an dernier responsable des ventes chez Audi. Le conseil de surveillance de Volkswagen avait choisi dès lundi de confier cet intérim à M. Schot, selon plusieurs médias allemands. Mais il fallait attendre la même décision chez Audi pour officialiser le remplacement.

Le placement lundi de M. Stadler en détention provisoire, soupçonné "d'avoir voulu influencer des témoins ou d'autres suspects", selon le parquet de Munich, marque la première incarcération d'un très haut responsable dans l'enquête tentaculaire sur les moteurs diesel truqués.

Ce scandale à tiroirs avait éclaté en septembre 2015 quand l'agence américaine de l'environnement (EPA) a accusé Volkswagen d'avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel d'un logiciel capable de fausser le résultat des tests antipollution et dissimulant des émissions dépassant parfois jusqu'à 40 fois les normes autorisées.

Tardivement rattrapée par ce dossier, la filiale Audi a dû rappeler début juin quelque 60'000 A6 et A7 après la découverte d'un "logiciel illicite" capable de fausser les niveaux d'émissions de gaz polluants.

VW a récemment payé une amende d'un milliard d'euros (1,14 milliard de francs suisses) en Allemagne, mais cela n'a pas mis fin à toutes les procédures en cours. Plusieurs hauts dirigeants de VW, dont l'ancien patron Martin Winterkorn, font l'objet de différentes enquêtes pour fraude, manipulation de cours de Bourse ou publicité mensongère.

afp/tn