L'offre de 218 dollars par action de Novartis, qui devrait être finalisée en milieu d'année, représente une prime de 72% par rapport au cours moyen d'AveXis pondéré des volumes sur les 30 dernières séances.

Elle est le dernier exemple en date de l'intérêt pour les biotechnologiques manifesté depuis le début de l'année par les grands groupes pharmaceutiques, qui sont à la recherche de nouveaux actifs prometteurs pour doper leurs portefeuilles.

Le directeur général de Novartis, Vas Narasimhan, qui a pris les rênes du laboratoire le 1er février, dispose d'importantes liquidités après avoir accepté la vente à GlaxoSmithKline de la participation du groupe suisse dans leur coentreprise de santé grand public pour 13 milliards de dollars (10,4 milliards d'euros).

Vas Narasimhan compte sur l'AVXS-101, le traitement phare d'AveXis contre l'amyotrophie spinale antérieure (ASA ou SMA en anglais), ainsi que sur son expertise en thérapie génique et ses capacités de production pour renforcer le pôle neuroscience de Novartis, l'un des plus importants du groupe suisse.

Le rachat d'AveXis est la deuxième opération d'importance de Novartis dans le domaine de la thérapie génique, le suisse ayant accepté en janvier de débourser jusqu'à 170 millions de dollars pour un accord de licence en dehors des Etats-Unis avec Spark Therapeutics sur un traitement contre la cécité.

"Nous pensons que le traitement aura un potentiel de ventes de plusieurs milliards de dollars", a déclaré Vas Narasimhan lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes, faisant référence à l'AVXS-101, perçu aux Etats-Unis comme un traitement révolutionnaire et qui devrait être soumis cette année aux autorités réglementaires.

"Il nous fournit également des capacités en thérapie génique", a-t-il ajouté. "Nous disposons d'un solide portefeuille interne de thérapies géniques en ophtalmologie et en neurosciences dans les instituts de recherche biomédicale de Novartis. Et nous sommes impatients d'utiliser les capacités et l'expertise technique d'AveXis pour faire progresser ce portefeuille."

Selon Novartis, l'opération va légèrement affecter le résultat opérationnel courant en 2018 et 2019, en raison des coûts de recherche et développement, avant de "contribuer fortement" au résultat et au bénéfice courant par action en 2020 à la faveur d'une accélération des ventes.

VAGUE D'ACQUISITIONS

Plusieurs concurrents de Novartis ont également opté pour la croissance externe pour doper leurs ventes.

Sanofi a finalisé en mars l'acquisition du spécialiste américain de l'hémophilie Bioverativ pour 11,6 milliards de dollars après s'être emparé en janvier de la biotech belge Ablynx pour 3,9 milliards d'euros.

En début d'année, le laboratoire biotechnologique américain Celgene a mis la main sur Juno Therapeutics, spécialiste du cancer, pour environ neuf milliards de dollars.

Le japonais Takeda Pharmaceutical envisage de son côté une offre d'environ 47 milliards de dollars sur le laboratoire Shire pour se développer dans le traitement des maladies rares et de l'hyperactivité.

Vas Narasimhan, qui estime à 23.500 le nombre de patients concernés par l'ASA sur les principaux marchés, a dit que Novartis comptait financer partiellement le rachat d'AveXis avec une partie du produit de la vente de sa participation à GSK.

L'ASA est une maladie rare génétique et dégénérative affectant la partie du système nerveux qui contrôle les mouvements musculaires volontaires. Elle est généralement mortelle chez les jeunes enfants.

Selon Vas Narasimhan, le rachat d'AveXis reflète la stratégie du groupe consistant à rechercher de nouveaux médicaments et de nouvelles technologies pour étayer le portefeuille de traitements développés en interne.

D'autres acquisitions sont possibles car la société reste à l'affût des opportunités, a-t-il ajouté.

(Avec Ben Hirschler à Londres; Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par John Miller

Valeurs citées dans l'article : Novartis, AveXis Inc