Axel Springer (+4,92% à 49,615 euros) fait partie des valeurs en forme à la Bourse de Francfort après un article du Wall Street Journal faisant état de discussions pour un rapprochement avec ProSiebenSat.1 (+1,24% à 44,98 euros). Le journal américain précise que le groupe de presse et le diffuseur ont tout juste commencé leurs négociations et qu'elles n'aboutiront peut-être jamais. Si la fusion des deux groupes de médias était menée à son terme, le nouvel ensemble serait sans doute dominé par ProSiebenSat.1 qui pourrait faire valoir sa capitalisation supérieure à celle d'Axel Springer.

Actuellement, le diffuseur est valorisé 9,9 milliards d'euros alors que le groupe de presse, connu en France pour ses titres spécialisés Auto Plus, L'Auto Journal ou encore Sport Auto, est à 4,9 milliards d'euros.

Quoiqu'il en soit, les deux groupes n'en seraient pas à leur première tentative de rapprochement. En effet, Axel Springer et ProSiebenSat.1 avaient déjà entamé des négociations en 2005. Ironie du sort, c'est alors le groupe de médias qui était à la manoeuvre en lançant une offre qui valorisait le diffuseur à plus de 4 milliards d'euros. C'est le régulateur allemand des médias (KEK) qui avait stoppé le projet dès 2006. L'an dernier, la justice allemande s'en est mêlée, déclarant que le refus de l'autorité de régulation était injustifié.

Cependant, si la réouverture des négociations était avérée, les deux groupes pourraient de nouveau trouver la KEK sur leur route. En effet, la création d'un ensemble qui représenterait près de 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires (selon les revenus 2014 de chacun des deux groupes) attirerait sans doute l'attention des autorités de la concurrence. Ces dernières pourraient exiger des cessions d'actifs de la part d'Axel Springer et de ProSiebenSat.1.

L'autre obstacle à un éventuel rapprochement pourrait venir de l'actionnariat d'Axel Springer. En effet, le groupe est détenu à hauteur de 57% du capital par Friede Springer, veuve du fondateur. D'après un communiqué publié ce matin par le groupe suite aux rumeurs de rapprochement, Axel Springer veut sécuriser le contrôle exercé par Friede Singer sur son capital et qualifie de "complètement infondées" les spéculations sur une éventuelle "renonciation" à ce contrôle.