Cette perte est liée à une charge déjà annoncée de 11 milliards de dollars due à la réforme fiscale aux Etats-Unis et à une dépréciation des actifs dans l'assurance, mais aussi à une baisse des revenus et des commandes du pôle matériel électrique.

La Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, a ouvert une enquête sur la partie de cette charge liée spécifiquement au segment assurance - soit 6,2 milliards de dollars - plus du double du montant prévu en 2017, a fait savoir mercredi la directrice financière Jamie Miller.

Si les résultats de GE n'intègrent pas de nouvelles charges importantes, ils mettent cependant en relief à quel point le conglomérat industriel américain est éloigné des objectifs qu'il s'était fixés il y a moins d'un an, lorsque l'ancien PDG Jeff Immelt prédisait que les ventes augmenteraient de 5% en 2017 et les marges d'un point de pourcentage.

De fait, le chiffre d'affaires de GE a diminué de 1% à 122,1 milliards de dollars en 2017 et la marge d'exploitation s'est réduitre de 5,7 points à 5,7%.

L'action General Electric n'affichait plus qu'une faible hausse dans les premiers échanges. Le titre, qui a perdu 43% de sa valeur l'an dernier, s'est quelque peu redressé en partie à la faveur de la confirmation par le conglomérat de ses prévisions de bénéfice pour 2018, explique dans une note Deane Dray, analyste chez RBC Capital Markets.

GE a maintenu inchangée sa récente prévision d'un bénéfice de 2018 entre 1,00 dollar et 1,07 dollar par action, ce qui reste nettement inférieur aux deux dollars par action que Jeff Immelt avait promis avant d'être remplacé au poste de directeur général par John Flannery en août.

Ces résultats peu enthousiasmants reflètent en grande partie la détérioration de l'activité du pôle matériel électrique, dont le bénéfice a chuté de 88% au cours du trimestre, en raison de charges non précisées et d'autres facteurs, tandis que son chiffre d'affaires et ses commandes ont également fortement rétrogradé.

Les divisions de l'aviation, de la santé et des énergies renouvelables ont enregistré une hausse de leur bénéfice, tandis que les bénéfices des deux segments pétrole et gaz et transports ont diminué.

GE a précisé que la trésorerie de ses activités industrielles totalisait 7,8 milliards de dollars à la fin du trimestre et a ajouté que sa capacité à générer de la trésorerie s'améliorait.

Le conglomérat a perdu au total 10,01 milliards de dollars sur le trimestre, soit 1,15 dollar par action, pour les opérations poursuivies au quatrième trimestre, contre un bénéfice de 3,48 milliards de dollars (39 cents/action) un an plus tôt. Le chiffre d'affaires est pour sa part tombé à 31,40 milliards de dollars contre 33,09 milliards un an plus tôt.

Baker Hughes, la filiale de services pétroliers, a accusé une perte de 82 millions de dollars sur le trimestre contre un bénéfice de 147 millions un an plus tôt, sur un chiffre d'affaires en hausse cependant de 64% à 5,76 milliards.

(avec Rachit Vats à Bangalore; Bertrand Boucey et Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Alwyn Scott

Valeurs citées dans l'article : General Electric Company, Baker Hughes A GE Co