L'action de Balfour Beatty dévisse de 7,03% à la Bourse de Londres et s'échange à 238 pence après le refus ce mercredi par le groupe de construction britannique de la troisième offre de fusion présentée mardi par son concurrent Carillion. Ce dernier valorise désormais Balfour Beatty près de 2,1 milliards de livres (2,63 milliards d'euros environ), contre 1,9 milliard jusqu'à présent. Balfour Beatty invoque les deux éléments toujours rédhibitoires à ses yeux et qui ont déjà motivé ses précédents refus.

Le groupe estime ainsi que le projet industriel présenté par Carrillion, qui passe par une réduction des activités de construction du futur nouvel ensemble au Royaume-Uni, va à l'encontre de ses intérêts et contredit les signes apparents d'un redressement prochain du secteur. De plus, il refuse d'annuler la cession de sa filiale américaine Parsons Brinckerhoff, comme l'exige Carillion qui s'est dit prêt à payer aux repreneurs potentiels les frais de rupture des discussions pour un montant de 10 millions de livres.

En conclusion, le conseil d'administration de Balfour Beatty a conclu unanimement que cette offre améliorée n'était pas dans le meilleur intérêt de ses actionnaires. Elle comprend à ce jour une valorisation supérieure du groupe, la cession à Balfour Beatty de plus de 58% du nouvel ensemble, le paiement de la "break up fee" pour Parsons Brinckerhoff, un dividende exceptionnel de 8,50 pence par action, des places d'administrateurs dans le nouvel ensemble pour les cadres de Balfour et d'autres éléments.

Balfour Beatty entend donc poursuivre ses activités de manière indépendante pour le moment, en mettant l'accent sur la vente de Parsons Brinckerhoff, sur le rétablissement de ses activités de construction au Royaume-Uni et sur la recherche d'un nouveau directeur général.

Le groupe est courtisé depuis le mois de juillet par Carillion, qui a vu dans la mauvaise santé de Balfour Beatty ces 18 derniers mois une opportunité pour constituer un géant britannique dans le secteur, pesant près de 7,5 milliards de livres de chiffre d'affaires et capable d'intégrer l'indice Footsie 100. Après des négociations visiblement en bonne voie fin juillet, Balfour Beatty a mis fin aux discussions le 31 juillet et rejeté deux offres successives les 11 et 15 août dernier.

Le groupe souhaite ardemment vendre Parsons Brinckerhoff, filiale d'ingénierie acquise en 2009 pour 636 millions de livres, et qui a une large part de responsabilité dans les récentes difficultés financières du groupe.

Selon la législation britannique, Carillion a jusqu'au 21 août pour trouver un accord de fusion avec Balfour Beatty.

(E.B)