Vittorio Malacalza, qui a fait fortune dans l'acier et investi plus de 400 millions d'euros dans Carige depuis 2015, a remporté sa bataille face à un groupe d'investisseurs rivaux qui souhaitaient maintenir en place l'actuel administrateur délégué, Paolo Fiorentino, pour avancer rapidement vers une fusion avec une autre banque.

Cette victoire, qui lui a permis de désigner sept des 11 membres du conseil d'administration, devrait ainsi éloigner, au moins dans l'immédiat, tout rapprochement de Carige avec une autre banque alors que les autorités de tutelle exhortent l'établissement de Gênes à réfléchir à cette piste.

"Nous ne devrions pas commencer par parler d'une fusion. Un bon conseil d'administration examine la situation puis en discute avec le régulateur", a dit Vittorio Malacalza après le vote.

La Banque centrale européenne (BCE), mécontente des fréquents changements à la tête de la dixième banque d'Italie, lui a donné jusqu'à la fin de l'année pour combler un manque de fonds propres, sauf si elle cherche à s'adosser à un établissement aux finances plus solides.

Carige doit soumettre un plan de consolidation de son bilan à la BCE d'ici le 30 novembre.

"Les délais de la BCE sont raisonnables. Nous ne sommes pas là pour improviser, nous savons exactement ce que nous devons faire", a déclaré Vittorio Malacalza, dont la participation de 27,6% ne vaut plus que 135 millions d'euros au cours de Bourse actuel de Carige.

Le nouveau conseil d'administration devrait se réunir rapidement pour nommer Fabio Innocenzi, d'UBS, au poste d'administrateur délégué.

Le secteur bancaire italien, fragilisé par la récession économique et l'accumulation de créances douteuses, s'est lancé dans un effort d'assainissement de ses bilans et Carige est perçue comme le dernier gros point noir en raison de ses difficultés à lever de l'argent frais en fin d'année dernière.

Au-delà des difficultés globales du secteur, Carige est confrontée au marasme du secteur maritime, auquel elle est fortement exposée du fait de son implantation géographique.

(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Valentina Za et Andrea Mandala