L'Italie arrive au troisième rang européen sur les trois premiers mois de 2015 avec 11% de l'activité totale en la matière. Elle se place derrière la Grande-Bretagne (35%) et la France (12%) mais devant l'Allemagne et les pays nordiques.

Sur ces trois mois, les transactions réalisées en Italie représentent l'équivalent de 20,6 milliards de dollars, une augmentation de 260% par rapport au premier trimestre 2014, selon des données Thomson Reuters. Sur l'ensemble de l'année dernière, le montant total des fusions et acquisitions avait atteint 27,6 milliards de dollars.

Les juristes et les banquiers qui conseillent les entreprises pour ces transactions attribuent leur essor aux efforts du président du Conseil Matteo Renzi pour réformer l'économie et les institutions du pays. Ils citent en particulier la baisse de la fiscalité des entreprises et une récente réforme du marché du travail.

"Il y a un élan en faveur des fusions et acquisitions en Italie, le pays étant plus ouvert aux investisseurs étrangers", explique Luigi de Vecchi, président de la banque de financement et d'investissement pour l'Europe continentale de Citi.

"Cela est dû principalement à la stabilité politique et à la perception que l'Italie offre une meilleure valeur ajoutée que le reste de l'Europe", ajoute-t-il.

La mode des fusions et acquisitions signifie aussi que des marques emblématiques peuvent passer sous pavillon étranger, comme récemment Pirelli, racheté par le groupe chinois ChemChina pour 7,1 milliards d'euros, ou l'opérateur de boutiques d'aéroports World Duty Free désormais contrôlé par le suisse Dufry.

D'autres transactions majeures se dessinent, notamment dans le secteur financier.

L'établissement financier ICBPI, propriété de plusieurs banques coopératives italiennes, fait ainsi l'objet d'offres de rachat de la part de plusieurs fonds d'investissement.

Monte dei Paschi di Sienna, troisième banque italienne, pourrait également faire l'objet d'un rapprochement dans les prochains mois, une transaction susceptible d'atteindre 3 milliards d'euros.

(Pamela Barbaglia; Patrick Vignal pour le service français)