* Monte dei Paschi dit avoir garanti son plan de sauvetage

* Le plan est approuvé par la Banque centrale européenne-sources

* Monte dei Paschi va céder des créances douteuses pour E9,2 mds

* Une augmentation de capital de cinq milliards d'euros

* Le fonds de sauvetage Altante souscrira à une partie des dettes (Actualisé avec précisions, déclarations de la banque,)

par Paola Arosio et Stefano Bernabei

SIENNE (Italie), 29 juillet (Reuters) - La troisième banque italienne, Monte dei Paschi di Siena, a dévoilé vendredi un plan de sauvetage à financment privé, qui devrait lui permettre d'échapper à une liquidation et aider Rome à stabiliser l'ensemble du secteur bancaire du pays.

La plus ancienne banque au monde encore en activité a annoncé son plan juste avant la publication des résultats des tests de résistance des banques européennes menés par l'Autorité bancaire européenne (ABE), montrant qu'elle serait totalement insolvable en cas de nouveau choc économique.

Monte dei Paschi a annoncé avoir obtenu les soutiens financiers nécessaires pour la mise en oeuvre de son plan, qui prévoit une augmentation de capital de cinq milliards d'euros et la cession de créances douteuses pour 9,2 milliards d'euros.

"La banque aura un nouveau bilan", a dit son administrateur délégué, Fabrizio Viola, en présentant le projet, dernier d'une longue série de redressements qui ont englouti huit milliards d'euros d'augmentations de capital en deux ans et demi.

Cette fois-ci, le quatrième secteur bancaire de la zone euro et le président du Conseil italien, Matteo Renzi, espèrent bien qu'il renflouera durablement la banque toscane, alourdie par une montagne de dettes à risque et une longue série de pertes.

Monte dei Paschi a précisé qu'elle vendrait ses créances douteuses à un véhicule ad hoc qui serait garanti par des investisseurs privés, y compris le fonds de sauvetage du secteur bancaire italien, Atlante, lui-même financé par des dizaines d'établissements financiers et quelques investisseurs publics.

PRÉSENTER UN PLAN PLUS DÉTAILLÉ À LA BCE

Des sources proches du dossier ont dit que la Banque centrale européenne avait approuvé ce plan de sauvetage mais Monte dei Paschi a dit qu'elle devait présenter une proposition plus détaillée au régulateur des banques de la zone euro.

Le véhicule ad hoc achèterait les prêts non-performants de la banque à 33% de leur valeur nominale, un prix relativement généraux pour Monte dei Paschi, puis tenterait de récupérer son investissement en émettant des obligations qui leur seraient adossées, dans le cadre d'un ambitieux programme de titrisation.

Selon des banquiers et des analystes, il pourrait être difficile de trouver suffisamment d'investisseurs pour absorber toutes ces nouvelles obligations et d'attirer des acheteurs pour cinq milliards d'euros de nouvelles actions.

Monte dei Paschi a annoncé pour sa part avoir signé un accord préliminaire avec un consortium de banques italiennes et internationales pour souscrire à son augmentation de capital.

La banque toscane, fondée il y a 544 ans, a précisé qu'elle comptait boucler les opérations d'ici la fin de l'année.

Elle compte énormément sur une garantie de l'Etat validée par l'Union européenne afin de vendre une tranche de six milliards de nouvelles obligations en catégorie non spéculative. Atlante garantirait la vente d'environ 1,6 milliard d'euros des créances douteuses les plus risquées.

Le pire de ces créances serait donné aux actionnaires de Monte dei Paschi, durement éprouvés et dont les titres ont perdu près de 80% de leur valeur depuis le début de l'année.

Rome veut éviter d'avoir à injecter des fonds pour sauver la banque. En préalable à toute aide publique, la réglementation européenne impose aux créanciers et déposants de plus de 100.000 euros d'assumer une partie des pertes de l'établissement.

Le plan de sauvetage, mis au point par les banques conseil, JPMorgan Chase et Mediobanca, a été approuvé par le conseil d'administration de Monte Paschi, qui a en préalable rejeté une offre concurrente de recapitalisation de la banque suisse UBS, ont rapporté des sources.

Outre JPMorgan et Mediobanca, co-chefs de file de l'opération, le consortium serait composé de Goldman Sachs GS.N, Bank of America Merrill Lynch, Citigroup, Deutsche Bank, Santander et Credit Suisse qui ont donné leur accord informel, selon une source. (Avec Valentina Za, Juliette Rouillon pour le service français)