(Actualisé avec précisions sur parts de certains actionnaires)

par Valentina Za

MILAN, 25 mai (Reuters) - L'action Monte dei Paschi di Siena , qui n'a pu être traitée pendant l'essentiel de la séance, a fini lundi sur une hausse de 11,3% lundi après un fixing de clôture, la troisième banque italienne ayant lancé sa deuxième augmentation de capital en moins d'un an pour assainir son bilan.

Toutefois, le droit de souscrire à l'augmentation de capital , qui n'est pas non plus traité mais qui, de l'avis des analystes, est le véritable indicateur de la réponse du marché au placement, a terminé à 6,14 euros, soit une baisse de 18,4% sur la valorisation du prix théorique hors coupon (TERP) .

Et le fait que deux actionnairs clef de la banque ont légèrement réduit leur participation dans Monte Paschi est un autre indicateur suggérant que la transaction n'est pas plébisicitée par les investisseurs.

D'après un avis boursier, le brésilien BTG Pactual a ainsi ramené sa participation de 2% à 1,9% tandis que la part de la fondation Monte Paschi est passée de 2,5% à 1,55%.

La banque toscane lève trois milliards d'euros, soit plus que sa capitalisation qui était de 2,44 milliards d'euros à la fin de la semaine dernière, en plaçant 2,56 milliards d'actions nouvelles afin de combler un déficit de fonds propres repéré l'an passé lors de l'examen de santé effectué par la Banque centrale européenne (BCE).

La banque propose 10 actions nouvelles à 1,17 euro pièce par action ancienne. Le droit de souscription peut être échangé jusqu'au 8 juin et exercé jusqu'au 12 juin.

Les conditions de l'offre impliquent un TERP de 1,92 euro pièce sur la base du cours de clôture de vendredi et un prix du droit de souscription de 7,50 euros pour 10 actions nouvelles.

Les augmentations de capital provoquent habituellement une baisse du cours de l'action mais dans le cas de Monte dei Paschi, le fort effet de dilution (91% pour les actionnaires qui ne souscrivent pas) a un effet de distorsion sur le trading.

Cela s'explique par le fait que les dérivés sur l'action de la banque prennent en compte le nombre bien plus élevé d'actions qui sera disponible seulement à la fin de l'augmentation de capital, créant une pénurie de titres artificielle, commentent des traders.

La même chose s'était produite en juin 2014, lors de la première augmentaton de capital, encore plus importante (cinq milliards d'euros) et donc dilutive. (Wilfrid Exbrayat pour le service français)