Milan (awp/afp) - La banque BMPS, qui doit être nationalisée provisoirement par l'Etat italien, a annoncé jeudi avoir enregistré au premier trimestre une perte nette de 169,2 millions d'euros, beaucoup plus importante qu'anticipé par les analystes.

Selon le consensus Factset Estimates, les analystes tablaient sur une perte nette de 62 millions d'euros.

La banque avait enregistré un bénéfice net de quelque 93 millions d'euros au premier trimestre de l'an dernier.

La perte est toutefois nettement inférieure à celle du trimestre précédent (2,3 milliards d'euros).

Ses revenus ont diminué de 21% sur un an, à 933,2 millions d'euros, là encore un chiffre en deçà des attentes des analystes, qui tablaient sur 1,01 milliard d'euros.

La banque accumule les difficultés depuis de longues années.

Malgré les tentatives de redressement menées par son management, avec l'annonce de la suppression de 2.450 emplois et la fermeture d'un quart de ses agences, BMPS n'est pas parvenue en décembre à récolter sur le marché les cinq milliards d'euros dont elle avait besoin alors pour se recapitaliser.

La BMPS, qui a enregistré une perte nette de 3,24 milliards d'euros en 2016, est considérée comme le maillon faible du système bancaire italien, en particulier en raison de l'importance des créances douteuses -des prêts risquant de ne jamais être remboursés- dans son portefeuille.

La banque toscane, qui passe pour être la plus vieille banque du monde, semble avoir néanmoins retrouvé quelque peu la confiance de sa clientèle avec des dépôts en hausse de 4,6%.

Le ratio de fonds propres durs de la BMPS, le CET1 sur une base transitionnelle, indice très suivi car il mesure la capacité d'une banque à faire face à une crise, s'élevait fin mars à 6,5%, contre 8,17% fin 2016 et 12% fin 2015.

La Monte Paschi di Siena a affiché les pires résultats aux tests de résistance publiés fin juillet par l'Autorité bancaire européenne (EBA), montrant une forte vulnérabilité à une dégradation de la conjoncture.

En raison de l'échec de sa recapitalisation via le marché, la banque est désormais contrainte de bénéficier d'un sauvetage public, via une procédure de "recapitalisation préventive".

L'Etat italien devrait injecter quelque 6,6 milliards d'euros: 4,6 milliards directement, plus environ 2 milliards d'euros pour compenser les pertes des investisseurs individuels, dans la mesure où le gouvernement a souhaité garantir l'épargne des quelque 42.000 particuliers détenant des obligations.

A l'issue de l'opération, l'Etat détiendra quelque 70% du capital de la BMPS, tandis que le reste sera détenu par des investisseurs institutionnels, notamment via la conversion des obligations subordonnées.

La BMPS négocie actuellement avec les autorités européennes un nouveau plan de restructuration. Selon le journal économique italien Il Sole 24 Ore, les tractations tournent autour de 5.000 à 6.000 suppressions d'emplois, contre les 2.450 prévus initialement.

afp/rp