La quatrième banque italienne, qui avait fin 2016 un montant brut de 26 milliards d'euros de créances douteuses ou irrécouvrables, négociait avec Fortress et Elliott ainsi qu'avec le fonds de sauvetage du secteur bancaire Atlante.

Le retrait de ces fonds ne remet pas seulement en question le plan de sauvetage de Monte dei Paschi, mais il pourrait aussi compliquer la mise en place par Rome d'un autre sauvetage, déjà fragilisé, de deux banques en difficultés de plus petite taille, Banca Popolare di Vicenza and Veneto Banca.

Le secteur bancaire italien a perdu du terrain en réaction à la nouvelle, son indice sectoriel ayant perdu jusqu'à 1,7% en séance avant de clôturer sur une perte de 0,52%.

Selon les sources, Fortress et Elliott se sont retirés des négociations faute d'avoir trouvé un accord sur les modalités de la cession de ce portefeuille et le fonds italien Atlante se demande dorénavant s'il fera cavalier seul.

Atlante, qui dispose de 1,7 milliard d'euros de trésorerie mais a déjà engagé 450 millions racheter les créances douteuses des deux banques vénètes, s'est abstenu de tout commentaire.

L'Italie cherche des investisseurs privés pour contribuer au financement d'un plan de 6,4 milliards d'euros pour sauver de la faillite ces deux banques régionales d'ici la fin du mois.

Rome envisage même d'intervenir pour empêcher Veneto Banca d'avoir à rembourser 86 millions d'euros d'obligations subordonnées qui arrivent à échéance la semaine prochaine, pour éviter que le plan de sauvetage ne soit pris en otage par un éventuel conflit juridique.

La Commission européenne (CE) a donné ce mois-ci son accord de principe au sauvetage de Monte dei Paschi, dont le déficit de fonds propres est estimé à 8,8 milliards d'euros, à la condition que des acteurs du privé prennent l'engagement de reprendre ses créances douteuses, ont dit des sources.

Monte dei Paschi, la plus ancienne banque au monde encore en activité, avait dit qu'elle visait un accord sur ce chapitre d'ici au 28 juin.

La banque va continuer à négocier avec Atlante, ayant jugé les conditions fixées par Elliott et Fortress "inacceptables," a rapporté une autre source.

(Avec Silvia Aloisi et Valentina Za, Claude Chendjou et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Massimo Gaia