Milan (awp/afp) - L'Etat italien détiendra environ 70% de la BMPS à l'issue de son plan de sauvetage, ont confirmé mercredi les dirigeants de la banque, qui doit présenter début février son nouveau plan stratégique sans, espèrent-ils, de coupe supplémentaire dans les emplois.

L'Etat "aura environ 70%" du capital de la BMPS tandis que le reste sera détenu par des investisseurs institutionnels, notamment via la conversion des obligations subordonnées, a affirmé le président de la banque, Alessandro Falciai, lors d'une audition devant les commissions des Finances des deux chambres du Parlement.

La BMPS (Banca Monte dei Paschi di Siena) est dans la tourmente depuis de nombreuses années, mais la crise s'est accentuée l'an passé.

Elle est désormais contrainte de bénéficier d'un sauvetage public en raison de l'échec de son augmentation de capital de 5 milliard d'euros via le marché en décembre.

L'Etat italien devra injecter au total 6,6 milliards d'euros: 4,6 milliards directement, plus environ 2 milliards d'euros pour compenser les pertes des investisseurs individuels, dans la mesure où le gouvernement a souhaité garantir l'épargne des quelque 42.000 particuliers détenant des obligations.

"Tenter toutes les solutions du marché" était "notre devoir moral (...) avant de demander un seul euro à l'Etat et aux contribuables, même si le contexte était effectivement difficile", a affirmé M. Falciai, en soulignant que "les dépôts de nos clients n'ont jamais été mis à risque, quoiqu'il ait pu être dit".

Le numéro un de la banque, Marco Morelli, a affirmé de son côté que l'objectif était que la banque évolue de façon à ce que rapidement "l'Etat n'ait plus une position dominante".

Il a souligné que le nouveau plan stratégique de la banque devrait être prêt début février, avec le lancement de discussions à ce sujet avec les autorités de surveillance européennes.

La banque repartira du plan présenté au marché le 25 octobre en tenant compte de toutes les nouvelles contraintes.

- Commission d'enquête -

"Notre objectif est de faire en sorte que la banque reparte sans aucune pénalisation de la force de travail dans ses diverses articulations", a souligné M. Morelli, en rappelant que le plan d'octobre prévoyait la suppression de 2.450 emplois et la fermeture d'un quart des agences et que la banque partirait de ce chiffre dans ses discussions avec la Commission européenne.

"Nous espérons que dans quelques semaines, le processus pourra se terminer afin de donner à la banque la possibilité de reprendre un parcours opérationnel et commercial", a affirmé M. Morelli.

Il a précisé que durant les premières semaines de l'année, le retrait important de dépôts enregistré en décembre s'était arrêté.

La banque a toujours l'objectif de céder ses créances douteuses "d'un bloc". Le plan prévoyait la cession de 27,6 milliards d'euros de créances douteuses lourdes. "Nous voulons nous en libérer le plus vite possible", a dit M. Morelli, en précisant que plusieurs solutions étaient à l'étude.

Alors qu'une commission d'enquête pour déterminer les responsabilités dans les difficultés ayant touché les banques italiennes devrait être prochainement mise en place, M. Morelli a affirmé: "nous sommes absolument prêts à tout jugement".

Après l'échec de la recapitalisation sur le marché, il avait offert sa démission, que le Trésor a refusée. Un nouveau conseil d'administration sera mis en place après l'opération de recapitalisation préventive.

Le titre de la banque est suspendu depuis le 22 décembre à la Bourse de Milan et M. Morelli a dit ignorer quand sa cotation pourrait reprendre.

Enfin, il a précisé que JPMorgan, Mediobanca et toutes les banques du consortium "ne prendraient pas un euro" pour leur travail mené dans le cadre de l'opération sur le marché.

afp/al