Les opérations latino-américaines de Santander ont permis à la principale banque de la zone euro par la capitalisation de mieux résister à la pression sur ses marges que ses concurrents espagnols comme BBVA et Caixabank.

Au Brésil, où Santander réalise 26% de ses profits, le bénéfice net a augmenté de 7% par rapport aux trois premiers mois de 2017.

Mais en Grande-Bretagne, son deuxième marché, le bénéfice a chuté de 23% sous l'effet de dépréciations ayant atteint 60 millions de livres (68,5 millions d'euros) dans son activité de banque d'affaires au niveau mondial. Cette baisse s'explique principalement par une nouvelle charge concernant un crédit à un client devenu non performant en 2017 et une charge de dépréciation en lien avec la faillite de la société britannique de BTP Carillion.

Santander, première banque espagnole à publier ses résultats des trois premiers mois de l'année, a dégagé un bénéfice net de 2,05 milliards d'euros, à comparer à un consensus Reuters de 2,01 milliards.

Le produit net des intérêts (PNI), qui mesure les intérêts et commissions sur les prêts moins les coûts des dépôts, a atteint 8,45 milliards d'euros, en hausse de 0,6% sur un an. Les analystes l'attendaient en moyenne à 8,49 milliards.

L'action Santander recule de 2,67% à 9h20 GMT, en queue de l'indice Ibex-35 à la Bourse de Madrid et plus forte baisse de l'indice sectoriel bancaire en Europe.

FORTE CROISSANCE AUX USA

Ana Botin, la présidente exécutive du groupe, a déclaré que l'année avait bien démarré, Santander ayant généré une croissance à deux chiffres de ses bénéfices grâce à de solides résultats au Brésil, en Espagne et au Mexique et une amélioration de la performance aux Etats-Unis.

Aux Etats-Unis, le bénéfice net a augmenté de 32%. Santander s'est montré récemment confiant dans sa capacité à réaliser une croissance "significative" sur ce marché au cours des prochaines années, à la faveur d'une poursuite de l'optimisation de sa structure de capital.

En Espagne, où Santander a consolidé la banque Popular dans ses comptes depuis le troisième trimestre à la suite de la reprise de la société en juin dernier, le bénéfice net a augmenté de 26%, bien que PNI soit resté sous pression par rapport au trimestre précédent en raison du bas niveau des taux d'intérêt.

Au premier trimestre, Santander a finalisé un accord avec le fonds d'investissement américain Blackstone pour lui céder 51% du portefeuille de prêts immobiliers toxiques de Popular. La banque espagnole a dit vouloir continuer à réduire son exposition sur ce segment, qui est tombé à 5,2 milliards d'euros, dans les prochains trimestres.

Comme d'autres banques du pays, Santander a profité d'un rebond du marché immobilier espagnol pour assainir son bilan plus rapidement que ses concurrentes italiennes.

Le groupe a réaffirmé ses objectifs pour 2018, notamment une croissance à deux chiffres du bénéfice par action.

Le ratio de fonds propres CET1 s'établissait à 11,0% à fin mars, contre 10,84% au trimestre précédent.

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(Véronique Tison et Claude Chendjou pour le service français)

par Jesús Aguado