LISBONNE, 27 novembre (Reuters) - La police portugaise a procédé jeudi à une série de perquisitions dans des sociétés et dans 34 domiciles de la famille Espirito Santo, dans le cadre de l'enquête en cours sur des soupçons de fraude, d'évasion fiscale et de blanchiment d'argent, a annoncé le parquet.

Ces perquisitions constituent la manifestation la plus visible à ce jour de la détermination des autorités portugaises à faire la lumière sur la chute de l'empire financier des Espirito Santo, l'une des familles les plus riches du pays, qui s'est effondré en août sous le poids de sa propre dette.

L'affaire a obligé l'Etat a apporter en urgence une aide de 4,9 milliards d'euros à Banco Espirito Santo (BES), première banque cotée du pays, qui risquait la faillite en raison de son exposition aux dettes de la famille.

Dans un communiqué, les services du procureur expliquent que les perquisitions sont "liées à la galaxie Espirito Santo, concernée par des soupçons de fraude, d'abus de confiance, de falsification de documents, de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale".

La justice n'a pas précisé à qui appartiennent les domiciles privés perquisitionnés.

Aucun représentant de la famille Espirito Santo n'était disponible dans l'immédiat pour commenter ces informations.

L'opération de jeudi a mobilisé 200 policiers d'une unité anti-corruption et 14 juges enquêteurs.

L'enquête ouverte au printemps sur la chute de l'empire Espirito Santo, la plus grosse faillite de l'histoire du Portugal, s'est accélérée pendant l'été avec la quasi-faillite de BES, au point qu'une cellule d'enquête spécifique a dû être créée.

Toutes les principales holdings familiales des Espirito Santo, dont le siège est au Luxembourg, ont déposé leur bilan peu après le sauvetage de BES par l'Etat. (Axel Bugge, Marc Angrand pour le service français)