Madrid (awp/afp) - Banco Popular, septième banque espagnole en termes de capitalisation, a publié vendredi un bénéfice net quasi nul au deuxième trimestre, à 122.000 euros, contre 90,1 millions en 2015.

La banque attribue ce fait à l'augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros conclue "avec succès", ayant entraîné des provisions extraordinaires de 106 millions d'euros.

Les résultats sont conformes aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui s'attendaient à un bénéfice zéro.

Le bénéfice semestriel net a atteint 94 millions d'euros, en baisse de 50% par rapport au premier semestre de l'année 2015.

Le produit net bancaire, correspondant à la valeur ajoutée créée par la banque, a fléchi de 5,6% à 528,6 millions d'euros.

En termes semestriels, il recule également de 4,1% à 1,080 milliard d'euros.

La banque explique cette baisse par une réduction de ses marges liée aux très faibles taux d'intérêt.

Elle évoque aussi la suppression de clauses dites "plancher", pour les prêts aux particuliers.

Ces clauses étaient prévues pour les prêts à taux variable et permettaient aux banques de fixer une limite inférieure au-delà de laquelle le taux ne serait plus baissé, sans tenir compte du taux d'intérêt réel du marché.

La justice a déclaré que ces clauses étaient illégales et exigé le remboursement d'une partie du trop perçu.

Le taux de créances douteuses de la banque continue à refluer, à 12,32%, contre 12,68% fin mars, même s'il reste largement au-dessus de la moyenne des banques espagnoles, de 9,84%.

Son ratio de fonds propres durs CET1 (core capital fully-loaded), mesurant sa capacité à faire face à des crises, s'est élevé à 13,55%, contre 10,57% fin mars, une hausse liée à l'augmentation de capital selon la banque.

La banque annonce également avoir changé de numéro deux, son directeur général, Francisco Gomez, ayant été remplacé par Pedro Lareta.

Banco Popular avait fortement souffert de l'éclatement de la bulle immobilière en 2008 et de la crise économique qui a suivi. Elle a essuyé une perte nette record de 2,46 milliards d'euros en 2012, avant de repasser dans le vert en 2013.

Elle a dégagé en 2015 un bénéfice net de 105,43 millions d'euros.

afp/jh