Mario Draghi a réussi à interrompre la progression de l'euro qui est retombé autour de 1,37 dollar, et à faire baisser les rendements des obligations souveraines du sud de l'Europe, même si les marchés ont semblé loin d'être convaincus que la mise en place de mesures non conventionnelles soit acquise.

Les réactions à quelques-unes des prises de positions les plus fortes du président de la BCE depuis qu'il a affirmé il y a deux ans que la BCE était prête à faire tout ce qu'il fallait pour sauver l'euro ont ainsi été dans l'ensemble assez modérées.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 0,42% à 4.449,33 points. Le Footsie britannique a perdu 0,15% mais le Dax allemand a gagné 0,06% et le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,13%.

La BCE, qui a laissé jeudi ses taux directeurs inchangés, est prête à mobiliser tous les instruments disponibles dans le respect de son mandat si l'inflation reste trop faible trop longtemps, a déclaré son président.

Mario Draghi a insisté sur le fait que le Conseil des gouverneurs avait été unanime sur son engagement à utiliser tous les instruments, y compris les instruments non conventionnels comme l'assouplissement quantitatif, dans le respect du mandat de l'institut d'émission, afin de faire face efficacement aux risques d'une période trop prolongée d'inflation basse.

"Le message est assez clair: la BCE est prête à agir, et dispose de tous les instruments pour le faire, et le fait que cela fasse l'unanimité (au Conseil des gouverneurs) est très important. C'est plutôt positif pour les actions", dit David Thébault (Global Equities).

Les banques européennes ont été les premières à profiter de ces déclarations, avec notamment des gains de 4,29% pour Natixis, de 3,61% pour BBVA et de 3,94% pour Banco Popular.

Madrid a surperformé. L'indice Ibex a fini en hausse de 1,42%, ayant atteint un record de près de trois ans, après une enquête du cabinet Markit montrant une accélération de la croissance dans les services, qui alimente les espoirs de croissance au premier trimestre, dans un pays qui d'une sévère récession.

En zone euro, le secteur privé a connu son meilleur démarrage de l'année en trois ans et la France a renoué avec la croissance.

Sur le front du pétrole, le Brent remonte vers les 106 dollars le baril après avoir perdu beaucoup de terrain la veille en perspective d'une réouverture des terminaux pétroliers libyens bloqués par les rebelles depuis des semaines.

(Juliette Rouillon pour le service français, avec Blaise Robinson, édité par Wilfrid Exbrayat)