La banque a annoncé un résultat net de 1,71 milliard d'euros, légèrement inférieur au consensus de 1,77 milliard d'euros. Le bénéfice ne tient pas compte d'une plus-value de 835 millions d'euros au Brésil après la résolution d'une provision constituée en prévision d'une pénalité fiscale.

Le revenu net des intérêts est ressorti en hausse de 12% à 8,3 milliards d'euros sur la période.

Ana Botin, qui a pris la succession de son père à la tête de la banque en septembre dernier, cherche à tourner la page de la crise financière en augmentant les prêts plutôt que la croissance esterne pour améliorer la rentabilité à un horizon de deux ans.

Elle a procédé en janvier à une augmentation de capital de 7,5 milliards d'euros pour se donner les moyens de cette politique.

Santander a profité d'effets de change favorable sur plusieurs marchés, notamment la Grande-Bretagne, mais souffert au Brésil de la dépréciation du real.

Les prêts en Grande-Bretagne ont augmenté de près de 3% sur le trimestre, mesurés en euros, faisant du marché britannique la première source de profits pour la banque espagnole -- soit 21% du bénéfice total au premier semestre -- devant le Brésil (20%) et l'Espagne (16%). L'Europe a représenté 54% des profits et l'Amérique latine, jadis moteur de la croissance, est retombée à 37%.

Comme ses concurrentes espagnoles, Santander subit une pression sur ses marges du fait de la forte concurrence qui s'exerce sur les prêts aux PME.

Ses revenus en Espagne ont baissé de près de 1% au second trimestre par rapport au trimestre précédent, ce qui n'a pas empêché ses bénéfices de croître en raison d'une réduction de ses charges pour créances douteuses.

Santander a continué parallèlement d'améliorer son ratio de fonds propres, le faisant passer à 9,83% à fin juin, tout près de son objectif de 10-11% à l'horizon 2017 qui lui permettrait de s'aligner sur ses principaux concurrents européens.

Le titre Santander a d'abord progressé à l'annonce des résultats avant de se retourner à la baisse. Il perdait 1,8% à 6,377 euros en Bourse de Madrid vers 11h15, des analystes ayant relevé les difficultés de la banque en Espagne et souligné la nécessité pour Santander d'améliorer son produit net bancaire au second semestre.

(Patrick Vignal pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Sarah White et Jesús Aguado