New York (awp/afp) - Bank of America a annoncé mercredi ses plus gros bénéfices annuels depuis 2006, en dépit d'une lourde charge de 2,9 milliards de dollars liée à la réforme fiscale récemment adoptée aux Etats-Unis.

Le bénéfice net est ressorti à 18,23 milliards de dollars en 2017, contre 17,82 milliards lors de l'année précédente.

Au quatrième trimestre, le profit est de 2,37 milliards mais aurait été plus que doublé (5,3 milliards) si l'établissement n'avait pas eu à inscrire la charge exceptionnelle dans ses comptes.

Cette dernière résulte de l'adoption en décembre de la réforme fiscale et des modifications qu'elle impose à leur comptabilité.

En l'espèce, elle est liée à la comptabilisation immédiate d'impôts qui avaient déjà été payés et dont une partie devait être remboursée ultérieurement (deferred tax assets - DTA) et qui en conséquence disparaît des comptes.

A terme, BofA affirme que la réforme qui abaisse le taux d'imposition des entreprises va lui être bénéfique, d'autant que les baisses d'impôts concernent également les consommateurs.

La banque a en conséquence décidé de verser une prime exceptionnelle de 1.000 dollars à ses 145.000 employés.

Le bénéfice par action ajusté, qui fait référence en Amérique du nord, est ressorti à 46 cents au quatrième trimestre et à 1,56 dollar sur l'année. Les analystes anticipaient respectivement 44 cents et 1,80 dollar.

Le chiffre d'affaires trimestriel a augmenté de 2%, à 20,4 milliards de dollars, et est de 87,35 milliards de dollars sur l'année, contre 83,7 en 2016.

Cette hausse de l'activité a été alimentée par la banque de détail, qui a enregistré une croissance de 10% de ses revenus marquée par une bonne santé des activités traditionnelles de prêts et de dépôts. La deuxième banque américaine en termes d'actifs a commencé récemment à répercuter aux consommateurs les hausses des taux d'intérêt de la banque centrale (Fed).

A l'inverse, les activités spéculatives restent plombées par une faible volatilité. Leurs revenus ont baissé dans l'ensemble de 2% mais le recul est de 13% pour le courtage des matières premières, des devises, produits liés aux crédits et taux (FICC), vache à lait des grandes banques.

L'établissement a par ailleurs annoncé avoir essuyé une perte de 292 millions de dollars liée à un défaut de paiement d'une entité "non américaine", sans donner le nom de l'entreprise concernée.

Selon certains analystes, le scandale éclaboussant le géant sud-africain de la distribution Steinhoff devrait coûter des centaines de millions de dollars à de grandes banques - JPMorgan, Goldman Sachs, Citigroup, Nomura, BNP Paribas, HSBC et Bank of America entre autres - qui lui ont accordé des crédits.

JPMorgan avait révélé la semaine dernière avoir subi une perte de 143 millions de dollars.

afp/rp