La publication du compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale n'a guère eu d'effets sur les investisseurs puisqu'il n'a fait que confirmer leurs anticipations: la Fed devrait relever ses taux en décembre pour la troisième fois de l'année, bien qu'elle s'interroge de plus en plus sur les raisons de la faiblesse de l'inflation.

L'autre actualité chaude de la Fed, l'éventuelle succession de Janet Yellen à sa présidence, a en revanche fait un peu grimper Wall Street en toute fin de séance lorsque Politico a rapporté que le secrétaire au Trésor, Steve Mnuchin, pressait le président américain Donald Trump de nommer Jerome Powell. Ce dernier, actuel gouverneur de la Fed, est jugé rassurant par les marchés financiers qui le perçoivent comme un gage de continuité par rapport à un autre favori, Kevin Warsh.

L'indice Dow Jones a gagné 42,21 points (+0,18%), à 22.872,89. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a pris 4,6 points, soit 0,18%, à 2.555,24. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a pour sa part fini en hausse de 16,3 points (+0,25%) à 6.603,548.

Wall Street évolue depuis plusieurs semaines à des niveaux record, les trois grands indices ayant terminé mercredi à des pics historiques à la clôture, qui sont même des records tout court pour le Dow et le S&P-500. Les investisseurs attendent désormais les résultats trimestriels des entreprises pour savoir si les valorisations actuellement élevées sont justifiées.

Le premier vrai test interviendra jeudi avec les publications de Citigroup (-0,32%) et JPMorgan Chase (-0,3%), qui seront suivies vendredi par deux autres grandes banques, Bank of America (-0,39%) et Wells Fargo (+0,09%).

En attendant, le secteur financier (-0,14%) a été l'un des moins performants ce mercredi, les analystes s'attendant à ce que les résultats des banques soient freinés par des volumes d'activités de trading plus faibles que l'an passé.

JOHNSON & JOHNSON A SOUTENU LA TENDANCE

Il faudrait que "certains grands noms ratent le coche en termes de bénéfice" pour que Wall Street cesse de grimper, dit Art Hogan, responsable de la stratégie de marchés chez Wunderlich Securities.

Des entreprises ont néanmoins déjà publié leurs résultats trimestriels et satisfait les investisseurs.

C'est le cas de Delta Air Lines, qui a pris 0,7%. La deuxième compagnie aérienne américaine par le nombre de passagers a publié mercredi des résultats trimestriels en baisse mais meilleurs que prévu, accompagnés de prévisions solides pour le quatrième trimestre.

Les résultats, supérieurs au consensus, de BlackRock, numéro un mondial de la gestion d'actifs, ont aussi été salués par une progression du titre de 1,81%.

En dehors de l'actualité des résultats, le groupe de supermarchés Kroger a gagné 1,22% après avoir annoncé qu'il étudierait diverses options stratégiques, y compris une vente potentielle de ses magasins de proximité aux Etats-Unis.

D'autres grands noms de la distribution ont progressé comme Wal-Mart (+1,9%) ou Target (+2,69%).

Johnson & Johnson a été le principal soutien à la hausse du Dow Jones et du S&P-500, avec un gain de 2,05%, à la suite d'un relèvement de recommandation et d'objectif de cours par Jefferies. L'intermédiaire pense que Wall Street sous-estime les perspectives de croissance de la division pharmaceutique de J&J.

General Electric a en revanche cédé 1,24%, plus mauvaise performance du Dow, à la suite de l'avis d'un analyste en vue de JP Morgan selon lequel un abaissement du dividende de la part du conglomérat industriel est "de plus en plus probable".

Environ 5,67 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains, contre 6,1 milliards en moyenne sur les 20 séances précédentes.

Les minutes de la Fed n'ont pas fait varier les rendements des emprunts du Trésor, le 10 ans restant à 2,35%, ni le dollar.

Le billet vert a néanmoins faibli face à l'euro, au-dessus de 1,1850 dollar, ce qui l'a aussi fait baisser pour une quatrième journée de rang face à un panier de devises de référence. La monnaie européenne s'est raffermie depuis que les dirigeants catalans se sont contentés d'une déclaration symbolique d'indépendance mardi.

Les cours du pétrole ont légèrement grimpé alors que l'Opep a encore relevé sa prévision de demande en 2018.

(Bertrand Boucey pour le service français)

par Rodrigo Campos