* Le Dow a perdu 0,60%, le S&P-500 0,35%, le Nasdaq 0,14%

* La nouvelle prévision de la Banque mondiale mal accueillie

* L'indice de volatilité reste bas, les volumes aussi

* Forte performance de l'indice des semiconducteurs (Actualisé avec des précisions, éléments de change et obligataires)

par Ryan Vlastelica et Caroline Valetkevitch

NEW YORK, 11 juin (Reuters) - Wall Street a terminé en baisse mercredi, les investisseurs ayant mal réagi à la réduction de la prévision de croissance annoncée par la Banque mondiale.

L'organisme du Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse mardi sa prévision de croissance de 2014, notant qu'une confluence de facteurs, dont la crise en Ukraine et l'hiver particulièrement rigoureux aux Etats-Unis, constituait un frein à l'économie mondiale.

Mais elle anticipe une accélération de la croissance mondiale au cours de l'année, à la faveur de l'amplification de la reprise des pays développés.

L'indice Dow Jones perd 102,04 points (0,60%) à 16.843,88. Le S&P-500 cède 6,90 points (0,35%) à 1.943,89. Le Nasdaq Composite abandonne 6,07 points (0,14%) à 4.331,93.

Tous les indices de S&P ont fini en baisse à l'exception de celui de l'énergie qui gagne 0,3%.

Pour Dan Veru (Palisade Capital Management), les annonces de la Banque mondiale ont été "un prétexte à retirer un peu d'argent pour certains investisseurs".

De faibles volumes et une volatilité éteinte ont caractérisé les dernières séances, amenant les indices à fluctuer dans des marges étroites tout en inscrivant malgré tout des records. Le Dow Jones a ainsi inscrit un quatrième record d'affilée mardi, tandis que le S&P-500 a fini en baisse après quatre clôtures à des niveaux inédits.

"Rien d'étonnant à ce que les marchés marquent le pas; on dirait qu'on est au beau milieu de l'été, avec un marché relâché et pas grand monde sur place", a dit Fred Dickson (D.A. Davidson).

La défaite d'Eric Cantor, le chef de file de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, face à un représentant du Tea Party lors d'une primaire en Virginie, est par ailleurs, de l'avis de certains investisseurs, un signal poussant à la prudence.

L'indice de volatilité du CBOE - dit aussi "indice de la peur" - est bas, ce qui, de l'avis de certains, montre que le marché ne prend pas vraiment en compte les éléments qui pourraient faire capoter le rally. Il a certes terminé en hausse de 5,64% à 11,61 mais il reste bien en deçà de sa moyenne historique de 20.

De quoi tempérer la contre-performance du jour pour certains professionnels. "Ce marché reste soutenu; chaque fois qu'on baisse, les acheteurs ne tardent pas à se manifester, ce qui devrait nous porter jusqu'à la prochaine 'saison' des résultats", a commenté Chris Bertelsen (Global Financial Private Capital). "Il n'y a pas grand chose qui soit vraiment bon marché en Bourse mais les actions donnent encore le meilleur rendement".

C'est vrai pour les semiconducteurs, dont l'indice PHLX a gagné 0,5% et réalisé sa quinzième hausse consécutive, une série inédite depuis la vingtaine d'années que cet indice existe. Dans ce secteur, le fabricant de mémoires Micron Technology a gagné 5%, au lendemain du relèvement de l'objectif de cours par Crédit Suisse, de 30 à 50 dollars.

Bank of America a fortement pesé sur le S&P-500 en cédant plus de 2%. Les discussions entre la banque et le département américain de la Justice sur les enquêtes visant des produits immobiliers sont aujourd'hui dans l'impasse, rapporte mercredi le New York Times, citant des sources proches du dossier.

Amazon.com a pris 0,8%. Des sources ont dit à Reuters que le groupe de commerce en ligne comptait lancer cette année une plateforme de services aux particuliers, de la garde d'enfants en passant par l'organisation d'anniversaires.

Une fois de plus, le volume est inférieur à la moyenne, de 5,2 milliards de titres échangés, à comparer aux 5,76 milliards en moyenne durant le mois écoulé, selon BATS Global Markets.

Sur le marché des changes, le dollar a légèrement fléchi face à un panier de devises, pour la première fois en quatre séances, les cambistes ne croyant pas à un relèvement des taux anticipé de la part de la Réserve fédérale.

Les mesures importantes annoncées par la Banque centrale européenne (BCE) jeudi dernier continuent elles de peser sur l'euro, que les cambistes vendent pour acheter du yen et des dollars australiens et néo-zélandais.

Les Treasuries n'ont guère bougé dans des échanges là aussi ténus après une adjudication de papier 10 ans peu enthousiasmante qui ne laisse rien présager de bon pour la tranche à 30 ans qui sera adjugée jeudi. (Wilfrid Exbrayat pour le service français)