NEW YORK (awp/afp) - L'euro continuait sa remontée face au dollar vendredi, bénéficiant notamment de chiffres de la croissance plus flatteurs en Europe qu'aux Etats-Unis, où s'accumulent les statistiques décevantes.

Vers 18H00 GMT (20H00 à Paris), l'euro valait 1,1437 dollar - grimpant même vers 15H25 GMT à 1,1459 dollar, son niveau le plus fort en deux semaines et demie - contre 1,1354 dollar jeudi à 21H00 GMT.

La monnaie unique européenne baissait face à la devise nippone, à 122,07 yens contre 122,76 yens jeudi soir. Elle est tombée vers 08H30 GMT à 121,75 yens, son niveau le plus faible depuis le 18 avril, date à laquelle la monnaie unique avait atteint son niveau le plus faible en trois ans (121,72 yens).

Le dollar aussi baissait face à la monnaie japonaise, à 106,73 yens - tombant même vers 15H20 GMT à 106,64 yens, son niveau le plus faible depuis fin octobre 2014 - contre 108,11 yens jeudi.

"Non seulement les chiffres aux Etats-Unis ne sont pas très bons, mais ailleurs ils sont bons", a souligné Greg Anderson, chez BMO. "A ce stade, la croissance en zone euro dépasse celle des Etats-Unis", a-t-il souligné.

En effet, la croissance économique en zone euro a accéléré au premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) progressant de 0,6% au premier trimestre, après 0,3% fin 2015.

A l'inverse, le chiffre de la croissance américaine annoncé jeudi avait déçu, marquant une décélération à 0,5%.

Une série de chiffres décevants est venue en outre vendredi confirmer la morosité de l'économie américaine: les ménages épargnent plus qu'ils ne dépensent, avec une décélération des dépenses de consommation, qui ont progressé bien moins que leurs revenus en mars.

Le moral des consommateurs américains a baissé en avril, selon l'Université du Michigan, et l'activité dans la région de Chicago a ralenti.

Pour couronner le tout, le taux d'inflation mesuré par l'indicateur PCE est ressorti inférieur aux attentes: "cela conforte les partisans d'une politique accommodante à la Réserve fédérale dans l'idée que toute émpergence de pressions inflationnistes ne sera que transitoire", selon Omer Esiner, chez Commonwealth Foreign Exchange.

"Le dollar restera en difficulté tant qu'on n'aura pas de chiffres économiques dressant le tableau d'une économie qui croît à un rythme justifiant des taux d'intérêt plus élevés", faisait-il valoir.

La plupart des analystes estiment très improbable que la Réserve fédérale américaine décide en juin de rehausser les taux d'intérêt, ce qui aurait pour effet de rendre le dollar plus rémunérateur.

Mais la hausse de la monnaie unique paraissait parallèlement fragile à certains.

"Les données fondamentales de l'euro restent instables, avec une inflation retombée en territoire négatif à -0,2%", a souligné Joe Manimbo, chez Western Union.

"Le problème avec la paire euro-dollar c'est qu'on arrive à un seuil de résistance", faisait valoir James Stanley, chez DailyFX, s'attendant à un affaiblissement dans les jours qui viennent.

Vers 18H00 GMT, la livre britannique baissait face à la monnaie européenne, à 78,34 pence pour un euro, et, dans une moindre mesure, face au dollar à 1,4599 dollar pour une livre.

La devise suisse baissait très légèrement face à l'euro, à 1,0979 franc pour un euro, et montait face au dollar, à 0,9600 franc pour un dollar.

La monnaie chinoise a terminé en petite baisse face au billet vert, à 6,4780 yuans pour un dollar à 15H30 GMT contre 6,4759 yuans jeudi à la même heure.

L'once d'or a fini à 1.285,65 dollars au fixing du soir - avant de monter vers 15H20 GMT à 1.296,87 dollars, un sommet en quinze mois - contre 1.256 dollars jeudi soir.

Cours de vendredi Cours de jeudi

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18H00 GMT 21H00 GMT

EUR/USD 1,1437 1,1354

EUR/JPY 122,07 122,76

EUR/CHF 1,0979 1,0973

EUR/GBP 0,7834 0,7773

USD/JPY 106,73 108,11

USD/CHF 0,9600 0,9665

GBP/USD 1,4599 1,4608

bur-chr/jld/az