MADRID, 1er décembre (Reuters) - Le gouvernement espagnol va repousser de deux ans, jusqu'à fin 2019, la date butoir pour la privatisation de Bankia afin de pouvoir récupérer la plus grande partie possible des fonds injectés en 2012 dans le cadre du plan de sauvetage de la banque, a-t-on appris jeudi de source gouvernementale.

Un projet de loi en ce sens sera adopté vendredi en conseil des ministres, a dit la source.

Avec sa perte de plus de 19 milliards d'euros en 2012, conséquence de l'éclatement du boom immobilier, la déroute de Bankia est restée le symbole de la crise financière en Espagne.

La banque a été sauvée par plus de 22 milliards d'euros de fonds publics, absorbant pratiquement la moitié de l'aide d'urgence de 41,3 milliards d'euros que l'Union européenne a accordée au secteur bancaire espagnol.

Le gouvernement espagnol, qui détient 65,5% du capital de Bankia, s'était engagé à privatiser le groupe d'ici la fin 2017 et a annoncé en septembre son intention de le fusionner avec une autre banque publique, Banco Mare Nostrum (BMN).

Le dirigeant du fonds espagnol de restructuration bancaire, le Frob, avait reconnu en novembre que la baisse des cours de Bourse des banques compliquait les projets du gouvernement.

Bankia a rapidement redressé ses comptes après avoir logé ses actifs immobiliers dans une structure de défaisance soutenue par l'Etat. En octobre, elle avait fait état d'un bénéfice du troisième trimestre meilleur que prévu de 250 millions d'euros, avec un ratio de créances douteuses tombé à 9,5%, et avant cela elle avait bien figuré en juillet aux tests de résistance du secteur bancaire organisés dans la zone euro.

L'établissement s'est refusé à tout commentaire jeudi. (Sonya Dowsett, avec la contribution de Tomas Cobos, Véronique Tison pour le service français)