Chronique bancaire publié le 17 août 2017 dans Bilan.

Selon les dernières statistiques sur la population active (ESPA), l'âge moyen estimé à la sortie du marché du travail était, en 2015 chez les personnes de 58 à 75 ans, de 65,5 ans. Il s'établissait à 64,7 ans en 2005. En 2015, il se situait à 66 ans pour les hommes et à 64,8 pour les femmes. A la retraite les principales sources de revenu sont la rente AVS et celle de la caisse de pension. Les personnes désireuses de continuer à travailler au-delà de l'âge « légal » de la retraite et qui n'ont pas encore besoin de toucher leurs rentes, peuvent ajourner l'AVS pendant cinq ans au maximum. Certaines caisses de pension permettent également un ajournement, également pour cinq ans au maximum. L'ajournement peut donc être intéressant quand l'assuré travaille au-delà de l'âge de l'AVS et qu'il est par ailleurs soumis à une forte progression fiscale. Sans ajournement, une part importante de ce revenu est imposée, car il y a cumul avec le salaire que la personne continue à percevoir. Idéalement il ne faudrait toucher les rentes AVS et LPP que lorsqu'on souhaite vraiment s'arrêter totalement de travailler. Analysons ces deux options avec un cas pratique : Paul, qui aura bientôt 65 ans, est toujours passionné par son travail et souhaite travailler, avec l'accord de son employeur, aussi longtemps qu'il sera en mesure de le faire. Il est marié, a deux enfants majeurs et un revenu d'environ 130'000 francs par an. Par hypothèse, il aura la rente maximale AVS et il dispose d'une caisse de pensions correcte, avec un capital actuel de 765'000 francs et un taux de conversion de 6%. Son taux marginal d'imposition s'élève à 35%. Mais, avant de calculer ses rentes, un peu de théorie. Quatre principes de l'AVS méritent une explication. Le premier est que le montant de la rente dépend des années de cotisation qui peuvent être prises en considération (on cotise dès 21 ans et jusqu'à l'âge légal de la retraite) des revenus d'une activité lucrative et des bonifications pour tâches éducatives (si l'on a eu des enfants) ou d'assistance (si l'on s'est occupé d'un proche parent). Deuxième principe : le montant de la rente est fonction de la moyenne des revenus, revalorisée sur l'évolution moyenne des salaires et des prix. Pour obtenir la rente maximale, il faut avoir eu un revenu moyen d'environ 84'600 francs par an, la rente qui en découle est alors de 28'800 francs par an maximum. Troisième principe : les rentes d'un couple marié à la retraite sont plafonnées et la somme des deux rentes individuelles ne peut être supérieure à 150 % de la rente maximale, c'est-à-dire 42'300 francs par an. Dernier principe : dans l'esprit d'une retraite à la carte, vous pouvez, soit anticiper le versement de votre rente de 1 ou 2 ans (elle est alors diminuée à vie de 6,8% ou 13,6%) soit l'ajourner de 1 à 5 ans et vous toucherez une rente plus élevée. Après 5 ans d'ajournement, la rente est majorée de 31,5% à vie. Dans un couple, chaque conjoint peut, indépendamment de l'autre, anticiper ou ajourner sa rente. En ce qui concerne la caisse de pension, l'anticipation ou l'ajournement de la rente sont indépendants de l'anticipation ou de l'ajournement de la rente AVS. Si le règlement de la caisse le prévoit, une personne peut rester assurée jusqu'à 70 ans. Malheureusement le calcul de la rente n'est pas aussi simple que dans le cadre du 1er pilier. Deux aspects sont à prendre en compte, le capital accumulé et le taux de conversion (taux utilisé pour convertir un capital en rente). Finalement, si une personne a une activité lucrative après l'âge légal de retraite, elle peut continuer à cotiser au 3e pilier lié « A ». Revenons donc à Paul. S'il souhaite s'arrêter de travailler à 70 au lieu de 65 ans, il aura une rente totale de 95'883 francs au lieu de 74'100 francs (voir le tableau). Il faudra qu'il en profite le plus longtemps possible ; mais cela ne peut pas se planifier … c'est le risque de longévité. Un ajournement de la retraite accroît donc sensiblement le niveau ultérieur de la rente et cette hausse est très forte quand le départ est repoussé de cinq ans. Mais il faut aussi prendre garde à d'autres facteurs (succession, profil de risque, dette hypothécaire, etc.) qu'il faut aborder avec son conseiller patrimonial.

*Conseil patrimonial et prévoyance, BCGE

La Sté BCGE - Banque Cantonale de Genève a publié ce contenu, le 17 août 2017, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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