LA BCGE PRÉSENTE L'ESSENTIEL DE LA FINANCE

Du 19 au 22 septembre, la Banque Cantonale de Genève a tenu son séminaire annuel sur les thèmes des marchés émergents, de la compétitivité suisse,

de l'immobilier, de l'intelligence artificielle et des smart cities. Compte-rendu.

L'expertise de la BCGE

Entreprises Suisse

RAOUL MONNAY

Partenaire des moyennes et grandes en- treprises, le département Entreprises Suisse propose une gamme complète de services et prestations, qu'il s'agisse de financements ou de conseils financiers. Il met à disposition des entreprises des crédits pour le fonds de roulement et leurs projets d'investissement, de même qu'il accompagne les clients dans leurs opérations d'acquisition et de transmis-

Immobilier et construction

CHARLES KAESER

Le département Immobilier et construc- tion est organisé afin d'assurer la cou- verture totale des prestations bancaires à l'usage des professionnels de l'immo- bilier et de la construction. Il offre la palette complète des produits de finan- cement aux promoteurs immobiliers ainsi qu'aux investisseurs privés et ins- titutionnels. Il compte également au nombre de ses clients l'ensemble des

prestataires de services liés à l'immobilier, régies, architectes, ingénieurs et notaires, notamment. Les entreprises de la construction, qu'elles opèrent dans le gros œuvre, le second œuvre ou le génie civil, peuvent bénéficier de réponses en matière de financement de fonds de roulement, d'investisse- ments, d'acquisition ou de transmission d'entreprises.

Financements PME et indépendants

SÉBASTIEN COLLADO

La banque a pour mission d'offrir aux indépendants et petites entreprises du canton ainsi qu'à leurs propriétaires, di- rigeants et collaborateurs, un conseil et des services bancaires globaux. Pour ce faire, elle s'appuie sur son réseau de conseillers et ses 21 agences qui sont, du fait de leur proximité, les interlocuteurs privilégiés de la relation avec le client. Dans le cadre d'opérations de finance-

ment, les conseillers des agences sollicitent les gestionnaires du département Financement PME et indépendants. Crédit d'investissement, financement de la trésorerie, leasing de voi- ture ou de biens d'équipement, nos spécialistes accompagnent les clients pour mener à bien leurs projets.

sion d'entreprises. Il propose également un service spécialisé dans la gestion des risques financiers.

BCGE Business partner

CLAUDIA HURTHER-FEHR

Le programme BCGE Business partner instaure un partenariat entre les entre- prises implantées à Genève, Lausanne et Zurich, leurs collaborateurs et la BCGE. Il permet aux collaborateurs de diverses industries de bénéficier des prestations bancaires de la BCGE. Dans ce but, la banque propose un point d'entrée simple et rapide avec un conseiller atti- tré, en général un chef d'agence, et son

équipe. En plus d'un conseiller personnel, les collaborateurs des entreprises partenaires bénéficient d'avantages tels que des conditions préférentielles sur les comptes, les cartes de paiement, les financements et la prévoyance.

Investisseurs institutionnels - BCGE Asset management

CONSTANTINO CANCELA

PHOTOS: LORIS VON SIEBENTHAL/BCGE

Le département Investisseurs institu- tionnels a pour mission de faire valoir toutes les compétences de la banque en matière de gestion d'actifs mobiliers (as- set management) auprès des institution- nels en Suisse: caisses de pension, fon- dations, family office, fortunes gérées par des entreprises. Le département pro- pose aussi du conseil financier (advisory, ingénierie financière). Cette entité est

également chargée de la promotion institutionnelle de la gamme des fonds de placement Synchrony dans laquelle sont réunies des compétences diverses, que ce soit au niveau de la gestion indicielle, de la gestion des petites et moyennes entre- prises suisses ou dans l'approche de type fondamental en ce qui concerne les actions suisses.

Pays émergents: un concept dépassé?

Le concept de pays émergents doit être redéfini, et la gestion active doit être privilégiée

dans ces régions, ont estimé les intervenants du séminaire de la BCGE destiné

aux investisseurs institutionnels.

«Faut-il ubériser la notion de marchés émergents?», s'est inter- rogé, un peu provocateur, Constantino Cancela, directeur, res- ponsable de BCGE Asset Management. «La pratique de l'inves- tissement dans les marchés émergents ne reflète pas la réalité du monde et ne permet pas de capter toutes les opportunités de plus-value ou de croissance». Soulignant la nécessité de re- définir ce concept car le monde change, il a rappelé qu'en 2028, la Chine deviendra la première puissance économique mon- diale. «Si ces prévisions se réalisent, dans onze ans, la Chine aura le plus gros PIB».

Le monde va fortement évoluer d'ici à 2050

PIB par pays, de 1950 à 2050 (projections)

markets) plutôt que marchés émergents. La stratégie de Givaudan est en effet de s'implanter localement dans les mar- chés à plus haut potentiel de consommation et utiliser leurs connaissances des marchés locaux et des préférences des consommateurs pour répondre aux besoins des clients.

Tout pointe vers une stratégie sélective. Les intervenants dé- conseillent aux investisseurs les fonds indiciels et recom- mandent le stock picking de qualité dans les économies ou dans les secteurs qui profitent de ces changements fondamentaux. En termes de capitalisation boursière, seul l'équivalent de 10% du poids économique de ces pays est accessible à ce jour aux investisseurs. «D'où la nécessité de regarder les choses diffé- remment», estime Constantino Cancela. Au lieu d'investir selon la capitalisation boursière, le responsable de l'institutionnel de la BCGE suggère d'investir par exemple selon le poids écono- mique de chaque pays. Que deviendrait alors l'indice MSCI? Le poids des USA descendrait à 27%, la Chine passerait à 18%. Et les pays émergents représenteraient 40% de l'indice. Mais il s'agit de trouver des groupes homogènes, mieux cibler la crois- sance et sortir des concepts fourre-tout. Par exemple, avec une sélection par zones géographiques: «emerging Asia», «Europe

Etats-Unis

Royaume-Uni Allemagne

Inde France Chine Russie Japon Brésil

1950 1975 2000 2010 2020 2030 2050

Chine

Inde

Etats-Unis Brésil Russie Japon France

Royaume-Uni Allemagne

de l'Est», «Amérique latine». Inconvénient: ces zones re- groupent des pays aux rythmes de croissance très différents. Autre possibilité, partager le monde en trois blocs. Les pays qui réagissent aux matières premières, ceux qui réagissent au dol- lar, et ceux qui ne réagissent ni aux premières, ni au second. Mais l'idéal est de faire du stock picking pour choisir les meil- leurs titres de ces régions. Enfin, Constantino Cancela évoque les investissements de 1000 milliards de dollars de la Chine dans les nouvelles «routes de la soie», qui relieront la Chine avec nombre de ses partenaires commerciaux, producteurs et four- nisseurs stratégiques dans le monde.

Une première réalisation spectaculaire

Le projet «Belt and road» est entré dans sa phase de réalisation

Concept né il y a quarante ans, les marchés émergents se di- visent en deux groupes, explique Jonathan Anderson, président

Rotterdam DuisburgVenise

Moscou

Bichkek

Almaty

d'Emerging Advisors Group, basé en Chine: les pays qui sont

Istanbul

Samarcande

Urumqi

sensibles au cycle des matières premières, générateurs de sur-

Dushanbe Kashgar

Xi'an

performance décorrélée, cycliques et volatils, et les autres, qui sont exportateurs de produits industriels, plus stables et aux

Athènes

Téhéran

Islamabad Gwadar

Hanoi

Fuzhou

Guangzhou

rendements très corrélés à ceux du monde développé. C'est une

première ligne de démarcation au sein de ce concept «marchés émergents» trop hétéroclite.

Puis, il y a les évolutions de ceux qui ne peuvent plus être qua-

Nairobi

Colombo

Calcutta

Haikou

Kuala Lumpur Jakarta

lifiés d'émergents. En 2002, la Chine exportait des matières peu complexes. La part des exportations dans son économie était de 40%. Aujourd'hui, la technologie et les robots gagnent en importance, et la part des exportations dans l'économie chinoise est retombée à 20%. «Les pays émergents rattrapent les pays développés en termes d'innovation, spécialement en Asie du Sud», souligne Wolfgang Fickus, membre du Comité d'investissement de Comgest, basé à Paris. A cet égard, ajoute- t-il, «l'ouverture du marché des actions chinois offre des oppor- tunités pour les investisseurs, et va changer la classe d'actifs des émergents dans les années à venir». Une des propositions, émise par Tom Hallam, CFO de Givaudan International, serait d'utiliser l'expression «marchés à forte croissance (high growth

Route de la soie maritime Route de la soie economic belt

Corridor économique Chine Pakistan Au mois de novembre 2016, un convoi chargé de 250 containers en provenance de Kashgar est parvenu à Gwadar, ouvrant ainsi la route du nord au sud par la partie ouest du Pakistan.

«Cette «nouvelle Eurasie» va offrir de grandes possibilités de développement tout au long de cette route.» Pour investir dans ce qui peut représenter une opportunité historique, la BCGE a identifié 200 entreprises qui participent de près ou de loin à ce vaste projet, et retenu 25 d'entre elles pour créer la base d'un nouveau fonds de placement.

La compétitivité suisse

peut-elle se maintenir au sommet?

Lors du séminaire de la BCGE, les intervenants ont évoqué des solutions concrètes pour préser- ver la fragile équation du succès helvétique.

La Suisse est un îlot de prospérité au centre de l'Europe, qui résiste à tous les chocs. Vraiment? «La vérité est qu'elle est in- fluencée par tout ce qui se passe autour de nous, et même bien au-delà de l'Europe», souligne Thierry Geiger, responsable de la recherche au sein de l'équipe du Forum économique mondial (WEF) qui réalise le rapport annuel sur la compétitivité. L'influence de la géopolitique est forte, la hausse du franc suisse en témoigne. Dès lors, comment la Suisse peut-elle rester rési- liente, continuer à prospérer, tirer le meilleur parti de la 4e révo- lution industrielle?

Indice de compétitivité des pays en 2016-2017

Rang

Economie

Score (1-7)

Rang

Economie

Score (1-7)

1

Suisse

5,8

15

Canada

5,3

2

Singapour

5,7

21

France

5,2

3

Etats-Unis

5,7

26

Corée du Sud

5,0

4

Pays-Bas

5,6

28

Chine

5,0

5

Allemagne

5,6

39

Inde

4,5

6

Suède

5,5

43

Russie

4,5

7

Royaume-Uni

5,5

47

Afrique du Sud

4,5

8

Japon

5,5

51

Mexique

4,4

9

HongKong

5,5

55

Turquie

4,4

10

Finlande

5,4

81

Brésil

4,4

Classement du WEF, parmi 138 pays

Thierry Geiger, un des responsables économiques du WEF.

La Suisse figure dans le top 10 de 11 des 12 piliers de l'indice de compétitivité du WEF, ce qui la hisse au sommet du classement depuis huit ans. Au coeur de son succès est sa capacité à tirer le meilleur parti de son capital humain. Mais parmi les défis qui guettent le pays, Thierry Geiger cite entre autres un populisme rampant, qui se manifeste notamment dans certaines initia- tives populaires, une certaine complaisance qui se traduit par un manque de «niaque» et un excès de prudence qui freine l'entrepreneuriat, le vieillissement de la population, ou encore une politique familiale inadaptée aux besoins d'aujourd'hui.

Au niveau de la gestion d'entreprises, compétitivité rime avec augmentation de la productivité. «Rester compétitif, dans un environnement où les coûts de fonctionnement sont très élevés comme en Suisse, représente un défi», témoigne Monica Malcarne, responsable du site de Genève pour le groupe Covance, actif sur le marché du développement des médica- ments et des analyses. Dès lors, le site genevois a investi entre autres dans l'automatisation de ses activités. «Cela a permis d'accroître la qualité et la rapidité du travail, tout en redé- ployant des emplois sur des tâches différentes», relate la responsable.

Résultat: un volume de travail qui a doublé par mètre carré; des résultats d'analyses de patients rendus deux heures plus tôt

qu'auparavant, une diminution de 50% des incidents. «En outre, cela nous a permis de retarder de plus de deux ans un investis- sement de plusieurs milliers de francs sur le site de Genève, ce qui n'est pas anodin». Autre volet: pour faire face à une crois- sance de 20% de ses collaborateurs à Genève dans les cinq der- nières années, Covance a densifié le nombre de personnes employées au sein d'un même espace en introduisant le télé- travail et le smart travail, ce qui s'est fait à prix raisonnable et offre davantage de flexibilité aux employés. «Toute demande d'investissement, conclut-elle, doit s'accompagner d'une solide justification. Il faut donc être hyperproductifs, améliorer les processus en continu.»

La valeur de Genève, comme lieu de recherche, de création et de production est essentielle dans le cas du groupe Firmenich, explique Eric Nicolas, CFO du leader mondial des arômes et par- fums. Firmenich et son concurrent Givaudan sont en effet tous deux basés dans la Cité de Calvin, qui concentre un quart de la production mondiale de parfums. Dans ce secteur, Genève est un label de qualité. «Le marché suisse ne représente qu'une fraction de notre chiffre d'affaires, explique Eric Nicolas, mais c'est ici que se concentrent une grande partie de nos équipes de recherche et de création, et qu'on invente de nombreux pro- duits du futur.» L'enjeu: gagner la bataille de la recherche pour comprendre les demandes très complexes des clients qui exigent, par exemple, de réduire drastiquement le sucre sans altérer le goût des aliments et boissons. Pour ce faire, il s'agit d'investir. Firmenich a toujours dépensé 10% de son chiffre d'affaires en R&D, soit plus de 330 millions de francs en 2017.

Immobilier: les mille et un potentiels numériques

Au séminaire de la BCGE, l'immobilier 4.0 a montré son vaste potentiel. Economie du partage, 3D, réalité virtuelle, domotique: l'essor n'en est qu'à ses débuts.

Le secteur immobilier fait face, lui aussi, à de multiples oppor- tunités créées par la digitalisation. C'était le thème du sémi- naire de la BCGE du 21 septembre, intitulé «Et si la prochaine révolution de l'immobilier était numérique?» Le domaine de l'architecture n'avait d'ailleurs pas attendu la 4e révolution pour être en pointe dans la modélisation. Le bureau Brunet Saunier Architecture, à Paris, réalise depuis 2005 des «maquettes numé- riques» très sophistiquées qui permettent de gérer les projets immobiliers sous forme de plateforme collaborative, en parta- geant tous les détails et leurs évolutions avec les équipes impli- quées et avec des accès différenciés, explique Jacques-Levy Bencheton, architecte associé. «Cette modélisation intègre aus- si l'enjeu des smart cities, en concevant les bâtiments pour qu'ils puissent être des objets connectés, c'est-à-dire s'intégrer à la future smart city et se connecter au smart grid.»

Avec la 4e révolution, on assiste aussi à l'essor de l'économie du partage, explique Julien Grange, quantity surveyor chez Multiplex, groupe de construction australien. «De façon accrue, on vise une utilisation optimisée des surfaces, selon le modèle Airbnb, qui a pour devise «sharing is the new owning».

Autre révolution relevée par Julien Grange: la désintermédia- tion entre bailleur et potentiel locataire, grâce aux plateformes web où ils peuvent se contacter de gré à gré. Le crowdfunding immobilier prend aussi son essor. Marché précurseur, Londres voit fleurir des sites où un particulier peut acquérir une part dans les fonds propres d'une propriété immobilière, ou prêter des fonds à un promoteur ou acheteur d'un immeuble contre un intérêt fixe. L'intelligence artificielle et le big data ont aussi des impacts tangibles. «Le roboadvisor va faire son arrivée dans le conseil pour la gestion de portefeuilles immobiliers», anticipe

Julien Grange. Des logiciels pourront pré- dire des tendances de prix, comme sur les marchés financiers. SmartZip, start-up de «smart marketing», établit pour chaque maison de Seattle la probabilité qu'elle soit vendue par son propriétaire. L'internet des objets affecte aussi la do- motique, la connectivité des objets, et équipe les maisons de capteurs pouvant aider les personnes âgées. L'impact des robots et des imprimantes 3D sur les

Logements, bureaux, commerces, data centers offrent des pos- sibilités de location à court terme. Le modèle de «coliving» est illustré par l'exemple de The Collective, régie londonienne qui

Julien Grange, quantity surveyor.

chantiers augmente par ailleurs la rapi- dité et la précision, réduisant le nombre d'accidents et d'erreurs. «Avec la 3D, les

PHOTOS: DR

gère un espace occupé par 500 colocataires se partageant des lieux de vie communs. Même phénomène dans le coworking: les espaces se multiplient où l'on peut louer un bureau pour quelques jours ou plus, tout en bénéficiant d'un lieu de réseau- tage où l'on côtoie des entreprises aux profils similaires. Autres types d'optimisation: des restaurants qui sont vides entre 9h et 11 h 30, puis entre 14 h et 18 h louent des espaces à des coworkers durant ces plages creuses, notamment à New York. Idem pour les pop-up stores, surfaces éphémères où des commerçants peuvent utiliser quelques rayons pendant quelques semaines. En ville, louer sa place de parking pendant 3 heures deviendra bientôt un réflexe courant. Même les data centers peuvent louer des espaces de stockage à des milliers d'utilisateurs.

experts estiment qu'une maison de 230 mètres carrés pourra être construite en 20 heures», souligne Julien Grange.

La productivité stagne dans le secteur de la construction, car il y a un manque d'innovation, y compris en Allemagne, estime Achim Menges, architecte et professeur à l'Université de Stuttgart. Pour lui, «la construction par robot et le fait d'auto- matiser ce qui était auparavant manuel est la définition de la 4e révolution». Enfin, les technologies virtuelles ont un potentiel vaste dans l'immobilier. Que ce soit la visite d'appartements avec des lunettes virtuelles, ou des casques de réalité augmen- tée qui permettent de voir des éléments tels que la géothermie des murs, la tendance n'en est qu'à ses débuts.

La Sté BCGE - Banque Cantonale de Genève a publié ce contenu, le 12 octobre 2017, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
Les contenus ont été diffusés par Public non remaniés et non révisés, le12 octobre 2017 12:31:01 UTC.

Document originalhttps://www.bcge.ch/pdf/BCGE-essentiel-finance-2017-bilan.pdf

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