STRATÉGIE D'INVESTISSEMENT DU GROUPE BCGE

3e trimestre 2017

ÉDITORIAL

En Marche pour la

4e révolution industrielle

LE MOT DE L'ÉCONOMISTE

Hommage à l'audace

2.

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Éditorial En Marche pour la 4e révolution industrielle

CONSTANTINO CANCELA/

Responsable des investissements

du groupe BCGE

« C'est l'innovation qui différencie les leaders des suiveurs », Steve Jobs. Le cycle des investissements des entreprises a repris récemment, avec cet appétit pour l'innovation, la recherche du processus optimal, de la technologie de pointe : des investisse- ments dits de productivité. Dans cette course qui n'est qu'à ses prémices, quel que soit le secteur, chaque entreprise doit inté- grer dans ses projets de production de biens et de services la quatrième révolution industrielle. Si les jalons et les impacts des trois précédentes révolutions sont à posteriori clairs, la complexi- té de la 4e ère industrielle fascine et inquiète à la fois. Petit retour en arrière, la première révolution (1765) a utilisé l'eau et la vapeur pour mécaniser la production, la deuxième (1870) s'est appuyée sur l'énergie électrique pour favoriser la production de masse et la troisième (1969) a développé l'électronique et la technolo- gie de l'information pour automatiser la production. Le lecteur remarquera un siècle d'écart entre ces vagues de fond qui ont bouleversé nos sociétés.

A peine quelques 50 ans plus tard, prend forme la quatrième révolution, celle de l'industrie 4.0, qui repose sur le développe- ment exponentiel et la fusion des technologies pour brouiller les frontières entre les sphères physique, numérique et biologique. La sphère humaine se distingue de moins en moins de la sphère physique et technique. On parle d'intelligence artificielle, de ro- botique, d'internet des objets, de véhicules autonomes, d'im- pression 3 dimensions, de nanotechnologie, de biotechnologie et j'en passe ; les domaines et les secteurs d'innovation sont mul- tiples et complexes, mais le trait d'union repose néanmoins sur

La Technologie. Si ce facteur se retrouve également dans les deux dernières révolutions industrielles, celle que nous vivons actuel- lement se distingue foncièrement. La culture de la numérisation permet en effet d'allouer les ressources plus efficacement, de mieux organiser les moyens de production et de diffusion de l'information et de gestion sans passer par un système central.

La véritable révolution est dès lors celle de la diffusion horizon- tale de l'information, de l'éducation, de la production de biens, de services et de la gouvernance. Elle se schématise par les 4 D (Digitalisation, Demonetization, Disintermediation, Disruption). Les exemples sont multiples et touchent tous les domaines d'ac- tivités. La montre ou les puces connectées permettent de gérer et quantifier l'activité physique, de faire de la prévention et de diffuser régulièrement la médication nécessaire aux maladies chroniques. Liseuses électroniques, réseaux sociaux et blogs permettent aux auteurs d'entrer directement en relation avec leurs utilisateurs finaux (peer to peer); Youtube ou Spotify dans le domaine de la musique, Uber dans le domaine du transport.

Une vraie révolution fondamentale de l'organisation de la société est en cours!

Cette ère numérique transforme profondément nos sociétés ba- sées originellement sur un système vertical de transfert du savoir. Or, les premiers enfants de la numérisation et de cette éducation partiellement horizontale entrent sur le marché du travail et leur système de fonctionnement, leurs attentes face au travail, face

Sommaire

ÉDITORIAL 2

En Marche pour la 4e révolution industrielle

LE MOT DE L'ECONOMISTE 4

Hommage à l'audace

SYNTHESE MACRO : 6

EVOLUTION & SCENARIO

SYNTHÈSE DES MARCHÉS 7

« C'est l'innovation qui différencie les leaders des suiveurs »,

Steve Jobs

à la technologie et face à la hiérarchie sont très différentes. Les générations dites Y et Z (schématisées par les 4C - Connectivi- té, Communication, Création et Collaboration) surfent aisément entre le monde virtuel et réel, ont un pragmatisme (qui s'oppose à l'idéalisme), ont une audace pour tenter l'impossible et un rap- port décomplexé face à l'échec. Si l'impact sur la structure des systèmes sociétaux, de gestion et d'éducation est indéniable mais encore incertain, les effets économiques de cette révolution ne doivent pas être craints car la dynamique disruptive qu'elle en- gendre doit nous ramener aux préceptes de destruction créatrice de Schumpeter. Ces nouveautés vont stimuler les entreprises dans leur processus d'innovation, d'organisation et d'allocation des res- sources. La productivité des entreprises devrait en profiter au prix préalable de suppressions d'emplois certes, mais c'est la combi- naison optimale entre l'humain et la technologie qui est recher- chée, pas sa substitution; « la création, une victoire sur la peur» (Francis Ford Coppola).

Face à la démographie vieillissante et la multiplication des peurs, l'innovation est un remède de croissance et de productivité. Si les secteurs traditionnels de la manufacture offrent peu de levier, les secteurs des services (notamment de la distribution) peuvent contribuer à ces développements. Le retour de l'inves- tissement des entreprises au premier trimestre de l'année est de bon augure et peut s'avérer une source de croissance potentielle (voir le mot de l'économiste). Et, qui dit gains de productivité, dit aussi inflation sous contrôle, notamment parce que les défis des salariés (environ 70% des coûts dans le secteur des services) se multiplient au détriment de leur pouvoir de négociation. Au- jourd'hui, l'inflation a tourné le dos aux risques de déflation, mais les ingrédients de son accélération ne sont et ne seront pas disponibles dans cette nouvelle ère numérique.

Les entreprises, leur flexibilité, leur capacité d'investissement et d'innovation sont donc bien au cœur de cette nouvelle ère in- dustrielle. Notre philosophie d'investissement résolument orien- tée en faveur des entreprises intègre dans vos portefeuilles cette transformation. Allocations régionale et sectorielle ou de styles nous permettent d'être auprès des évolutions structurelles pour autant que les entreprises trouvent les conditions-cadres favo- rables à leur soif retrouvée d'embrasser l'avenir avec enthou- siasme et investissements.

PRÉVISIONS ÉCONOMIQUES 8

ET FINANCIÈRES

Suisse 9

Évolution macroéconomique Taux d'intérêt et devise Marché des actions

Zone euro 12

Évolution macroéconomique Taux d'intérêt et devise Marché des actions

États-unis 15

Évolution macroéconomique Taux d'intérêt et devise Marché des actions

Zone émergente 18

Évolution macroéconomique Dette émergente

Marché des actions

MATIÈRES PREMIÈRES 21

STRATÉGIE D'INVESTISSEMENT DU GROUPE BCGE

VALÉRIE LEMAIGRE/

Économiste en chef

4.

Le mot de l'économiste Hommage à l'audace

Au cours de ce deuxième trimestre, le scénario de rééquilibrage de la croissance économique annoncé a pris forme effaçant les scissions régionales, sectorielles ou même entre les différents acteurs économiques. Il a fortuitement rééquilibré les risques politiques entre les deux régions : voir les Etats-Unis stimulés trop rapidement par des politiques de reflation, et à l'opposé, l'Europe se désintégrer par une crise de confiance majeure du projet d'Union. Ces grandes peurs formulées en début d'année ont été effacées. D'un côté de l'Atlantique, le blocage politique a limité les initiatives, laissant les Etats-Unis progresser au rythme de croisière enregistré depuis plusieurs années. De l'autre côté, la France semble avoir adhéré à la citation de F. Quevedo « la plus grande audace est fille de la plus grande peur».

La croissance économique du premier trimestre a largement salué l'audace des entrepreneurs désireux d'investir pour ré- pondre à l'environnement en rapide mutation. Aux Etats-Unis, en Europe, et en Suisse, le constat est le même : la dynamique des dépenses d'entreprises se reprend par souci, selon les com- mentaires, d'accélération de la productivité. Il s'agit d'une vo- lonté affichée d'investir en recherche et développement, en innovation et technologie pour répondre à la dynamique du changement, à la compétitivité, au défi démographique ou sociologique et intergénérationnel ou simplement rester dans la course. Et même l'activité de fusions et acquisitions, tou- jours soutenue, entre clairement dans ce souci d'optimiser la productivité. Bref, rendons hommage à ce retour de l'audace des entrepreneurs, poussés par des conditions de financement hyper-accommodantes, des montagnes de cash disponibles,

un cycle relancé des exportations et de la production indus- trielle et surtout de la profitabilité. En effet, à travers toutes les régions, les profits enregistrés au premier trimestre sont en forte progression et les perspectives restent bien orientées par des carnets de commandes regarnis, un retour de l'inflation et dès lors de pouvoir de fixation des prix, et des marges opéra- tionnelles soignées par des politiques rigoureuses de contrôle des coûts et d'investissements productifs. La zone euro se dis- tingue d'ailleurs dans cet exercice trimestriel avec une progres- sion des marges bénéficiaires rapides ; un cercle vertueux qui peut s'enclencher finalement et s'autoalimenter si la producti- vité sert de dispositif d'engrenage transmettant le mouvement. Or, comme développé dans l'éclairage du quatrième trimestre 2016 (Passage de témoin de la croissance: la productivité en ligne de mire), pour promouvoir la productivité, combinaison op- timale de qualité et de quantité, il faut s'appuyer sur un capital technologique de pointe. Les investissements en recherche et développement (R&D), innovation et technologie sont un prére- quis. Investir un minimum de 3% des revenus des pays en R&D est un objectif qui a amené récemment la Commission euro- péenne à établir un programme d'investissements de l'ordre de EUR 130 mias répartis entre le secteur privé et public. Toutes les entreprises sont concernées, quelles que soient leur taille et leur secteur. Firmenish, par exemple, consacre 10% de son revenu à ce type d'investissement. Et, c'est précisément ces dépenses qui sont de retour. En effet, selon l'OCDE, la progression annuelle des semi-conducteurs, en ce début d'année approche les 20%, quant à la production d'ordinateurs et d'électronique, elle ré- accélére depuis plusieurs mois dans les principales économies.

ETATS-UNIS : PRODUCTIVITÉ PAR SECTEUR S&P 500 : SECTEUR IT, PERFORMANCE RELATIVE

Indice rebasé

150

120

145

115

140

135

110

130

105

125

120

100

115

95

155

Valeur ajoutée / Emploi

125

Indice rebasé

110

105

100

95

05

06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17

90

85

nov. 2016

IT total

déc. 2016

janv. 2017

févr. 2017

Internet

mars 2017

avr. 2017

mai 2017

juin 2017

Software

Total de l'activité

Secteur privé

Manufacture Services

Ordinateur

Semi-conducteurs

Hardware

Source : Thomson Reuters Datastream

Telecom

Source : Thomson Reuters Datastream

La Sté BCGE - Banque Cantonale de Genève a publié ce contenu, le 26 juillet 2017, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
Les contenus ont été diffusés par Public non remaniés et non révisés, le26 juillet 2017 11:47:05 UTC.

Document originalhttps://www.bcge.ch/pdf/BCGE-strategie-investissement.pdf

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